mercredi 28 janvier 2015

Le troupeau

Anecdote de société pour cette capsule.

Oh yeah.

***

Samedi soir, je suis allée voir un spectacle d'humoriste. (Pour les curieux, c'était Valérie Blais et j'avais gagné les billets! Re-oh-yeah!) Jusque là, rien d'anecdotique. Quoique en me rendant, je me suis trompée trois fois de sortie sur l'autoroute et au retour, je me suis trompée aussi trois fois de sortie et je suis rentrée une heure plus tard, même pas dans les maritimes, parce que viarge, y fesait frette samedi soir à minuit.

Mais l'anecdote se déroule lorsque vint le temps d'aller à la toilette. À l'entracte.

La salle où nous étions en était une de haut niveau. De graaaande réputation puisque située dans THE métropole surpeuplée-surpolluée-surévaluée-trop-souvent. Je me disais donc que les toilettes seraient belles, propres et spacieuses.

Nan. Erreur d'espérance. Fallait voir la fiiiiiiiiile pour commencer. Je croyais qu'il y avait une vedette quelconque qui signait des autographes dans le corridor? Je me suis informée. Non, Madame, c'est la file pour les toilettes.

- Hein? me suis-je exclamée, tout habitante que je puisse m'amuser à être quand l'occasion se présente.

Je me suis "enlignée" dans la file. Et j'ai observé la gente féminine dans ses plus simples comportements.

Tout d'abord, la gente féminine a PEUR de perdre sa place dans la file pour aller aux toilettes. C'est clair. Faut la voir se coller sur la fille en avant d'elle comme si c'était la fin du monde. Ensuite, elle soupire, la gente féminine. Elle râle. "Non mais ça a-tu du bon sens!?! Trois toilettes pour une foule de deux cent personnes".

- TROIS TOILETTES?, me suis-je exclamée. Je vous l'ai dit, j'ai réquisitionné le droit d'être habitante. Gnark. Gnark.

La gente féminine s'est retournée vers moi.

- Non, mais y'a juste trois toilettes et 199 filles dans la salle?!? Parce qu'on s'entend que y'a juste un homme qui a plié pour venir voir une fille-humoriste! Hahaha!

La gente féminine a souri largement puis a continué à se frustrer.

J'ai continué mon écoute et mon observation.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y avait deux portes qui gardaient le cachot. Ainsi, dès qu'une fille sort de la pièce, une autre entre dans une cabine et celles qui tenaient les portes avec une fesse ou une hanche se RUENT à l'intérieur et c'est aux deux suivantes de la file à servir de tient-porte. Et il faut agir vite pour retenir la porte, car une fille qui voit une chance de pénétrer dans la salle de bain, c'est une fille qui a le feu au cul. Pouahahah, fallait que je la fasse.

Ce fut, après une dizaine de minutes à me demander pourquoi je n'avais pas un zizi qui m'aurait permis d'aller dans la salle de bain des hommes où aucune file ne se laissait voir (ni aucune fille, lisez bien, svp), mon tour de retenir la première porte.

Et c'est là que j'ai osé le commentaire de designer.

- WHAT? (Une habitante peut se permettre de l'anglais dans une métropole cosmopolite. C'est urbain, tsé) Y'a PAS d'espace PANTOUTE dans la pièce?!?

La foule "à l'intérieur" s'est figée et m'a dévisagée.

- Sérieux??? Vous êtes rentrées dans le peu d'espace? Mais franchement... personne ne peut aller se laver les mains ni encore moins se rendre au séchoir??? Je suis vraiment impressionnée... Ça prendrait une Madame Pipi comme en France pour gérer la foule, wow...

La gente féminine a soupiré mais n'a pas réagi.

J'ai poursuivi la réflexion à voix haute:

- Sérieux... on devrait faire la file "complètement" à l'extérieur. Vous trouvez ça normal de rester plantées devant trois portes de toilettes à regarder et surtout à entendre les autres femmes faire leur cadeau personnel?!?

Plusieurs sourires se sont pointés. Je me suis tue. Complètement désabusée de voir autant d'absurdité dans une seule pièce.

Parce que c'est dérangeant de se retrouver devant les trois portes closes. Je me suis prise à observer les pieds des femmes. Ah, une qui se tient mi-assise. Ah, celle-là vient de mettre du papier sur le bol. Ah, celle-là prend son temps. Ah, celle-là a échappé son tampon par terre. Ah, celle-là fait un numéro deux.

Et bien franchement, je me suis sentie comme une perverse de la zone sinistrée. Depuis quand et pourquoi diable étais-je en train de réfléchir au comment du pourquoi de ce que pouvait faire une pauvre inconnue dans sa bécosse?!? Ce n'est pas supposé être le lieu suprême de notre intimité???

Si une femme s'est retenue pendant une heure pour ne pas péter dans la salle, n'est-elle pas là, dans son droit de se lâcher lousse (hiiiiii) dans sa tite-cabine? Mais non, la voilà qui se retrouve avec un public encore plus attentif que ses voisins de siège!!! La voilà qui doit se grouiller le derrière (rhôôô) pour faire "ça" vitevitevite sinon elle va se faire juger par la horde de rapaces qui attendent LEUR place sur le trône. Tsé, si une femme a le coccyx cassé (je parle par expérience) et qu'elle souffre le martyr en s'assoyant, elle ne peut PAS faire ça vite et on va la blâmer de "prendre son temps" et de faire attendre les autres? Si une femme est menstruée et que c'est le temps du caillot joyeux qui passe, n'a-t-elle pas le droit de prendre son temps pour s'essuyer tranquille? Si une femme a la maladie de Crohn et qu'elle vide son sac, ça va lui tenter, peut-être de se faire regarder tourner ses pieds "vers" la toilette et on pourra penser qu'elle pisse debout?

Vous voyez le genre de scénario qui s'est déroulé dans ma tête alors que j'étais coincée dans une file de filles à l'envie envieuse?

***

Ça se soigne peut-être, mon affaire.

***

Mais ça fait trente minutes.

Titilititiiiiiiiiiiiiiiii!

1 commentaire:

  1. je me voyais a votre place hihihi.vous devriez ecrire un roman,vous etes si drole souvent meme dans les pires situations.ca relativise nos problemes.

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