mardi 28 août 2012

X-Boy et la prématernelle: Prologue

Une nouvelle aventure débute en effet ici.

X-Boy commence la prématernelle demain, mercredi, à 12h45.

Et moi... je reste à la maison. Seule.

Pré-Prologue

(Ça m'amuse vachement ce néologisme ultra-redondant. Voui!)

Hier soir, mardi, 18h30. Tous les parents des "prémat" (ne pas confondre avec "primates".. quoique je regarde X-Boy bouger frénétiquement en mangeant des bananes et je me dis que) étaient conviés à une réunion pré-rentrée afin de rencontrer les enseignants et les intervenants qui oeuvreront auprès de notre progéniture chérie.

Par chance, Marie-la-gardienne-que-j'aimeeeee-plus-que-tout (toujours pas fait de papier sur elle, je me vois désolée de ne pas lui avoir accorder ce précieux hommage encore... à suivre) pouvait venir s'occuper du môme-jaseur pour la soirée.

Parce que oui, X-Boy s'est redécouvert la vocalise-caverneuse et y va de sons étranges et forts du matin au soir. Entrecoupés d'éclats de rires et de bing! bang! de jouets qui se fracassent partout sur le sol grâce à sa dextérité inégalée, ces sons m'accompagnent dans ma nervosité pré-séparation-partielle-du-petit. Merci X-Boy de m'emplir les oreilles. Les angoisses résonnent moins fort au niveau du cerveau-sensible, c'est clair.

Ainsi, nous nous sommes assis dans la rangée du milieu de cette salle exigue et sans climatisation. (Les écoles n'ont pas de climatisation... je viens de découvrir cette triste réalité et je suis désormais à la merci d'une envie folle de monter au front (froid!) pour que les élèves du Québec qui doivent composer avec des températures de plus en plus extrêmes puissent jouir d'une qualité de vie quelconque. Je m'arrête ici, car ça me fait m'emporter de constater un tel manque dans un lieu public où, de surcroît, se trouvent des enfants handicapés ayant des conditions médicales qui peuvent se détériorer sous une grande chaleur et surtout, où travaillent des gens qui les lèvent, ces enfants, qui les cajolent, les changent de couches, les font marcher... raaagh!)

Bref, nous nous sommes assis parmi tous les autres parents et nous avons écouté les informations de tous les intervenants. La première, la responsable du transport adapté, a fait sursauté X-Man de par ses intonations sévères et sans appel. On se serait cru dans un régiment de l'armée. J'ai dû intervenir discrètement auprès de X-Man pour qu'il cesse de faire des sons à la "Hitler" chaque fois qu'elle terminait un énoncé. Tsé, on était assis en AVANT et tous les profs nous voyaient réagir... Et hein, fallait que je m'évite un fou rire indescriptible. (Nous sommes intenables dans les lieux publics: deux écoliers qui ont envie de jouer, oui!)

La responsable du transport nous a donc expliqué que les enfants doivent être PRÊTS à embarquer dès que l'autobus (ou la berline) se présentera devant la cours. Parce que après UNE MINUTE, ciao bye l'autobus. J'ai sursauté! UNE MINUTE? On a intérêt à ne pas trébucher dans les escaliers en sortant de la maison, oui. La responsable y est allée ensuite de règles d'usage et de mises en garde quant à la gentillesse des chauffeurs. Ils sont tenus de refuser toute demande qui déroge à leur tâche. Elle y est allée d'un exemple qui m'a fait m'exclamer très fort: Une mère, très gentille et ne pensant pas mal faire, ne pouvait être à la maison au retour de son enfant. Alors elle avait demandé au chauffeur de garder son enfant chez lui et de le lui ramener à l'heure prévue. Là où j'ai sursauté, c'est que le chauffeur avait accepté!!! Quoi? Ben oui, le chauffeur il était gentil et très attaché à l'enfant... Alors les rapports doivent rester professionnels. Je suis entièrement d'accord. Mais déçue quand même. Moi qui croyais que le chauffeur viendrait faire l'épicerie avec moi quand je mettrais ma nuisette de satin le vendredi... Tsss.

Ensuite, les professeures (pas de mâles. Surprise.) se sont présentées et X-Man et moi avons été charmés par la professeure et l'éducatrice spécialisée de X-Boy. Deux femmes pétillantes. La prof a sûrement mon âge et l'éducatrice est dans la quarantaine. Ce qui crée un bel équilibre, je trouve.

Puis est venue la période de questions. Mais avant tout, les intervenants ont demandé aux parents de se présenter et de dire un souhait pour leur enfant. Ça y est allé dans le même registre: "Je veux que mon enfant communique plus clairement. Je veux que mon enfant parle. Je veux que mon enfant respecte les consignes. Je veux que mon enfant aime l'école. Je veux que mon enfant arrête de faire pipi par terre et de se décrotter le nez *je l'ai ri. Désolée mais je ne m'y attendais pas!*".

X-Man s'est présenté. J'ai pris le relais et je n'ai pu m'empêcher ceci:

- Bonsoir. X-Mom, maman de X-Boy. Moi je souhaite que X-Boy gagne à la Loto.

Rires de groupe. J'ai repris mes sens (mais avec cette chaleur, l'envie de déconner était grande!) et j'ai poursuivi:

- Blague à part. Je souhaite que X-Boy termine son baccalauréat en génie civil.

Re-rires du groupe. J'ai terminé dans la sériosité. Je sais me tenir quand même.

- Sincèrement, je souhaite que X-Boy garde sa joie de vivre et qu'il nous regarde dans les yeux quand on lui parle. Juste ça, ça ferait une grande différence.

Pas de rires. Que des "mmm" dans la salle.

Les présentations se sont terminées dans une plus grande légèreté avec quelques blagues de la part de d'autres parents affectés par la chaleur et la période de questions a commencé.

C'est là que ça s'est gâché. Parce que le bal du "mais moi mon enfant" a débuté. Ça y allait de l'anectodique au roman-fleuve. Sans se soucier que tout autour, nous, les autres parents, n'en avons rien à cirer du vécu de chaque enfant. Parce que ce n'est pas de notre ressort et que après deux heures à suer sur des chaises en plastique dans une salle bondée, on a vraiment hâte de se séparer et de se rendre dans les classes respectives de nos enfants. Là où ce sera LE MOMENT de faire du "cas par cas", seigneur dieu.

J'ai osé intervenir à un moment donné, sentant que la mère-lionne de la rangée d'en avant (celle qui questionne tout et qui veut tout contrôler...) allait tenir des propos disgracieux envers le système scolaire qu'elle juge inadéquat. (Avant même que son enfant y soit... ça augure bien pour la professeure en charge de son enfant. Ouch-e.) La mère-lionne ne démordait pas sur la procédure de la rentrée de demain, justement. Elle ne comprenait pas pourquoi les parents ne pouvaient pas rester dans la classe avec les enfants.

Parce que ELLE, elle veut ABSOLUMENT voir les autres enfants. VOIR les autres parents. VOIR comment ça se passe. VOIR les profs en action.

Bref, ELLE semblait avoir un réel problème à laisser son enfant à quelqu'un d'autre.

Ce qui m'a rejoint. Et qui devait rejoindre la plupart des parents assis dans la salle.

- Je ferais un commentaire "général", si vous le permettez.

Les profs m'ont laissé la parole. La mère-lionne s'est tournée vers moi.

- Je comprends que certains parents, peut-être la plupart, sont déçus de ne pas pouvoir être dans le local avec les enfants demain. J'en fais partie. Je me faisais un petit rêve de voir mon fils dans sa classe, de rencontrer les autres enfants, de jaser avec les autres parents. Bref, je me voyais comme dans une maternelle "régulière" où c'est ainsi que ça se déroule la première journée. Or, ce que je comprends du discours des professeures, c'est que cela est différent ici. Parce que nos enfants sont différents et que nous devons réagir différement. Nos enfants demandent une attention particulière et ils doivent s'adapter à une autre personne le plus rapidement possible. Et si nous sommes dans le local, ce lien ne s'établira pas facilement. Je crois que ce sont nous, les parents, qui avons un problème avec le détachement. Pas nos enfants.

La mère-lionne s'est tournée, satisfaite. La professeure en "chef" m'a remerciée. X-Man m'a regardé, impressionné.

- C'était bien dit, ça, X-Mom.

- Merci. Mais tu sais, c'est pour calmer les autres. Et moi-même...

- Ça te rend si nerveuse que ça?

- Moui. Chut, X-Man. Les professeurs nous indiquent dans quelle classe nous devons nous déplacer...

***

Nous avons visité la classe de X-Boy. Il était rendu 20h45 et nous tombions de fatigue. Nous sommes rentrés à la maison. X-Man se voyait rassuré.

De mon côté, j'avais le coeur gros. Gros comme un autobus qui arrivera à notre porte vendredi.

Parce que demain, c'est encore moi le chauffeur.

Mais vendredi, ce sera L'autre. Avec un grand L.

Comme dans L'inconnu.

Ce non-lieu dans lequel, encore une fois, je rentre le coeur rempli d'espoirs et d'appréhensions.

***

Si je peux seulement arrêter de cauchemarder sur l'autobus, ça ira bien. Sérieusement, ça fait trois nuits que je rêve que X-Boy manque l'autobus et que je cours dans les rues voisines pour essayer de le rattraper... C'est épuisant, à la fin!

***



2 commentaires:

  1. Bonne rentrée X-Mom! X-Boy va s'en sortir comme un champion comme à l'habitude, un sourire craquant comme ça, c'est toujours gagnant!

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  2. Si ça se trouve, X-Boy ne va pas le manquer son autobus, car paquet de nerfs comme je te sens, tu vas être sur le bord de la rue dès 06H00 du matin... le problème c'est que ça va être loooooonnnnnngg tout ce temps à attendre, pourvu qu'il ne pleuve pas et pense à sortir tous les plats de plastique et la poubelle de la salle de bain pour qu'Édouard ait le temps de s'amuser... en attendant!
    Bonne rentrée et gros bizouXXXXX à mon petit loup!

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