vendredi 21 décembre 2012

Une toute petite fin du monde

Aujourd'hui, c'est la "fin du monde selon les Mayas". Qui n'est pas arrivée, puisque je suis là, à vous écrire... alors qu'il pleut (ciboire) mais qu'il vient d'y avoir un superbe arc-en-ciel dans le fond du ciel pour nous rappeler que oui, c'est le temps des fêtes et qu'il faut se plaquer un sourire dans le visage.

Je semble sombre en ce début d'après-midi, mais n'ayez crainte. Ce sont des nuages. Ça se tassera avec le vent. Et avec le temps.

J'ai le coeur dans l'eau ce matin puisque c'est la dernière journée de X-Man à son boulot. Vous allez me dire: Mais euh, ce n'est pas "toi" qui y travailles... Soit. Sauf que ce qui affecte l'homme, affecte sa femme. Fallait le voir cette semaine, complètement absorbé à finaliser les papiers, les comptes, les dossiers à remettre. À chercher dans son bureau les éléments qui manquent, à travailler tous les soirs jusqu'à 22h00... après une journée qui avait commencé à 5h00 du matin. De loooongues journées où, au final, on ne s'est vu que quelques minutes au souper (les soirs où il était là) et quelques minutes avant d'aller faire dodo. Car le dodo, cette semaine, a été très tôt pour moi. Presque en même temps que X-Boy. Je suis comme mon fils, une vraie éponge aux émotions des autres. (Par chance, j'ai la faculté de ne pas pourrir comme les vraies éponges de mer (ou de mères! haha)! héhé)

J'avais le coeur gros de voir X-Man "emporter son portable" qui ne reviendra pas avec lui ce soir. De le voir, un peu morose en déjeunant. Il se demandait s'il pleurerait en fermant la porte pour une dernière fois. Il est entouré de collègues féminines et elles, elles ne s'en cacheraient pas. Ce midi, ils iraient tous diner ensemble, mais est-ce que ce sera aussi joyeux que d'habitude? Comment balayer du revers de la main toute une équipe qui se tenait serrée depuis tant d'années?

Bref, mes céréales manquaient de fruits ce matin. Surtout que cette nuit, X-Boy avait décidé de lutter contre la fin du monde en se réveillant à 2h30 pour jouer avec toute sa vivacité. Je n'ai donc pas dormi assez. Par chance, nous avons fait une sieste (chacun de son côté, pas question que je partage encore mon sommeil avec lui!) de 8h00 à 11h00. Et je l'ai envoyé à l'école. Gnark gnark gnark.

***

Je me remets difficilement de mon intoxication alimentaire. On dirait que ce revirement d'intestins m'a reviré la fatigue dans tous les coins du corps. Je m'exilerais dans un cocon ouaté suspendu dans une pièce toute noire et sans bruits pendant quelques jours... Je peux toujours rêver. Et apprécier le fait que mon lit est en coton ouaté (oh le jeu de mots!) et que la noirceur est très visible (hahah) grâce à ma toile ultra-opaque. Pour le bruit... euh, je peux toujours rêver. X-Boy n'a pas de "mute" sur son clapet.

Par chance, j'ai recommencé à pouvoir manger "normal". Le carburant rentre à nouveau, ouf-e.

***

Il y a aussi le fait que X-Boy a encore une otite et que ce week-end, dans la nuit de samedi à dimanche, il s'est réveillé à 1h00 du matin pour pleurer-rire-jouer jusqu'au soir du lendemain. Résultat: j'avais les cernes aux genoux et le moral dans les bobettes. Puisque ce dimanche, nous étions supposés de nous rendre chez Mamie-Z qui nous préparait son festin de Noël en avance car elle a quitté pour la Floride cette semaine, et ce, pour plusieurs semaines. Nous avons dû annuler. X-Man faisait par ailleurs une diarrhée sympathique ce matin-là. Alors hein, la famille X était dans un état pitoyable en cette journée de "fête".

Quel sentiment déprimant que de devoir annoncer à la famille notre absence. J'ai dormi beaucoup cette journée-là. Pour oublier. Et ne pas me culpabiliser.

***

Surtout, il y a le fait que depuis lundi, jour où X-Boy est allé voir le doc pour se faire prescrire une nouvelle souche d'antibiotiques pour venir à bout de son otite récalcitrante, il a recommencé à faire des absences épileptiques. Hier, il en faisait aux deux minutes. De petites absences très furtives, très difficiles à voir pour le commun des mortels.

C'est là où je rêverais d'être une commune des mortelles. Pas une mère aussi sensible. Dah.

J'ai téléphoné en neurologie et j'ai réussi à parler à l'infirmier clinicien. (Il y avait un arc-en-ciel tantôt, je vous disais!) Selon lui, il se peut que les deux antibios désormais combinés entraînent une diminution de l'efficacité des anti-épileptiques. Il faut attendre la fin des médicaments. (MAIS IL Y EN A POUR 6 JOURS ENCORE!!!) Et voir si ensuite, ça se poursuit. Parce qu'il se pourrait aussi qu'il faille changer les anti-convulsifs puisque X-Boy a grandi ces derniers mois.

Cette deuxième option entraîne chez moi une envie de sacrer à perpétuité. Ça me ferait du bien. Je suis capable d'endurer presque tout, côté médical, depuis la naissance de X-Boy. Mais l'épilepsie? Je hais. Je déteste. Je ne comprends pas pourquoi ça existe. Je hais son côté sournois, incontrôlable. Imprévisible. Et dévastateur. Je hais la peur qu'elle me laisse au fond de la gorge. L'angoisse de devoir retourner en ambulance. De voir X-Boy bleu, crispé et perdu.

Même si j'adore les Schtroumpfs. Tsé.

***

X-Man reviendra en fin d'après-midi.

D'ici là, je crois que le mieux sera d'aller dormir.

Et de rêver un peu.

***

Après tout, c'est Noël qui s'en vient. Je mériterais d'être en forme, non?

Ho Ho Ho que oui!!!

jeudi 13 décembre 2012

Ça grouille dans le microscope!

La non-nuit de X-Boy s'est terminée par une visite chez le doc le surlendemain. Car lundi, il est allé à l'école mais il a pleuré beaucoup là-bas. Et à son retour, il dormait dans sa poussette, ce qui m'a mis la puce à l'oreille. Oreille, retenez ce mot. Car ce soir-là, il pleurait fort fort FORT! Et il a vomi lorsque je lui ai donné deux Tylenol, la fièvre s'incluant dans le party. Pour une fois, j'ai suivi mon instinct: j'ai prescrit à X-Man une visite à 6h00 du matin mardi pour prendre un rendez-vous à la mini-urgence. Diagnostic de mère: otites non-guéries et probablement une amygdalite.

Diagnostic du docteur: otites résistantes et amygdalite en formation. HA HA! Je le savais, lalalère. Non pas que j'étais contente qu'il soit ainsi malade, hé je vous rassure. Mais j'étais contente d'avoir réglé la situation rapidement avant qu'elle ne dégénère en épisode de "je-ne-mange-plus-je-ne-prends-plus-mes-médicaments-et-je-vomis-partout".

Ma joie fut de très courte durée...

Ce lundi soir-là, à 17h00, X-Boy s'est endormi sur moi alors que je tentais de le calmer. Bien installée au salon, le téléphone a sonné. C'était X-Man.

- Est-ce que tu as eu le temps de faire le souper?

- Oublie ça, X-Man. X-Boy est très malade. En ce moment, j'ai réussi à le calmer en lui recouvrant les oreilles avec la couverture de polar.

- Ok. Tu veux que je rapporte du Scores pour souper?

- Bonne idée. À tantôt.

X-Man est arrivé avec deux boîtes de victuailles fast-foodiennes. Nous n'en mangeons pas très souvent ici, mais dans une telle situation, une bonne "bouffe en boîte" était plus que bienvenue. Puisque X-Boy a dormi jusqu'à 19h00 dans mes bras, nous avons mangé sur le sofa (de vrais enfants!) et devant la télévision. Un petit nid douillet qui ne laissait présager qu'il y aurait orage sous la toiture ce soir-là.

Vers 20h00, X-Boy s'est endormi pour la nuit dans son lit et c'est là que j'ai commencé à me sentir étrange. J'avais le ventre gonflé, douloureux et une grosse boule dans l'estomac. Mais je suis ainsi, quand je ne dors pas une nuit, j'ai l'estomac tout retourné. Alors j'ai donné un bisou de bonne nuit à X-Man (subjugué et déçu de me perdre aussi tôt dans cette soirée!) et je me suis enfilée deux Tums.

À 1h00 du matin, "ça" s'est pointé à la sortie! On ouvre les valves: j'ai conversé pendant de looongues minutes avec la toilette. Oh oh. Intoxication alimentaire? Vraiment? J'ai le temps peut-être? Et je mérite ça alors que mon fils est malade???

Je suis retournée au lit. Inquiète et déjà épuisée. X-Boy s'est réveillé quelques minutes plus tard. J'ai tenté d'aller le voir, mais j'ai "exigé" l'aide de X-Man, car j'avais un appel important à régler avec les équipements sanitaires. Une superbe nuit en perspective. Le petit qui pleure sa vie, la mère qui dégueule la sienne et le père qui sacre la nuit car bordel, il faut qu'il soit à la clinique à 5h45 et qu'il parte en tournée à 9h00 le matin pour ne revenir que le surlendemain...

Je suis allée murmurer un genre d'ordre à X-Boy vers 2h00 du matin: X-Boy, mon chéri-que-j'aime... Maman elle est très malade, elle ne peut pas s'occuper de toi cette nuit. Alors dors jusqu'au matin, ton papa ira à la clinique et je serai mieux à ce moment-là. Tu peux faire ça pour moi? Pour nous?

X-Boy a dormi tout le reste de la nuit, malgré mes nombreuses visites à la toilette qui jouxte sa chambre.

Au matin, X-Man est parti faire la file à la clinique et j'ai prié pour que X-Boy ne se réveille qu'à son retour. Car côté forces, je n'en avais plus. Tout simplement.

Par chance, X-Boy est très conciliant et ne s'est réveillé que lorsque X-Man a mis la clé dans la porte de la maison. En voyant mon état catastrophique, X-Man a rapidement conclu qu'il devait remettre sa tournée au lendemain. J'aime les hommes vifs d'esprit. Bisou.

X-Man a donc pris le chapeau de l'infirmier et s'est occupé du petit toute la journée. Tandis que je dormais. Bien droguée aux Gravol afin d'éviter l'hospitalisation. De toutes façons, c'est ce qu'ils m'auraient donné, en plus de me réhydrater. Alors j'ai sucoté 5-6 bâtons glacés de Pédialyte et j'ai dormi 23 heures sur 24.

Hier matin, donc, j'étais supposée d'aller mieux. Ce n'était pas le cas. Complètement courbaturée, comme si un dix-roues m'était passé sur le corps. X-Boy, néanmoins, était en forme. L'antibiotique avait déjà commencé à agir. X-Man m'a demandé si je serais correcte pour passer la journée et la soirée... car il ne serait pas de retour avant le lendemain. J'ai maugréé un "ouais pas le choix".

Ce qui est vrai. Car je n'ai pas le choix. Ici, il n'y a qu'un revenu et la période avant Noël est cruciale en librairie. D'autant plus que comme X-Man perd cet emploi le 21 décembre, il doit régler une tonne de dossiers. J'ai pris mon mal en patience, littéralement, et j'ai tenté de trouvé du positif dans ma journée.

X-Boy souriait, mangeait et buvait. Et surtout, il avalait ses médicaments. La journée s'est lentement terminée et je me suis couchée en même temps que X-Boy.

Ce matin, X-Boy était encore plus en forme. Mais mon corps, lui, toujours pas.

La diarrhée était encore ma meilleure amie. Alors je lui ai fait voir la couleur de 2 Immodium, je me suis tapé un Gravol sans somnolence et là, en ce moment, il est 13h30 et je suis capable d'écrire.

Alors je suis presque guérie.

***

Sur ce, je vais faire dodo. X-Boy est à l'école.

Ouf-e.

Un répit.

lundi 10 décembre 2012

Vivre dans la nuit...

X-Boy s'est transformé en chat sauvage depuis les dernières semaines. Deux ou trois nuits par semaine, il se réveille soit à 2h00, 3h00 ou 4h00 et il JOUE. Oui oui, Môsieur hurle de bonheur, rigole et joue avec sa doudou pendant des heures. Car JE refuse qu'il se lève avant 6h00. Et il faut qu'il comprenne que la nuit, c'est fait pour d-o-r-m-i-r, bon.

Vous me direz: mais dors même s'il est réveillé. C'est dans le domaine de l'impossible. Il crie trop fort et toutes les 15 secondes. Et mon coeur de mère a toujours ce petit doute que "et s'il fait une crise d'épilepsie et que c'est un signe avant-coureur?". Alors hein, je ne réussis pas à m'endormir et au matin, j'ai les yeux petits comme ceux d'un hamster. Et l'énergie à - 140.

Cette nuit, X-Boy a remporté la médaille du "tu-fais-vraiment-chier-à-cette-heure-là-mon-bonhomme".. Il s'est réveillé à 1h15!!! Je croyais halluciner. Je l'ai recouché (car il joue assis) aux demies-heures mais RIEN à faire. Il n'a jamais baillé... ni pleuré de fatigue...

X-Man a pris le relais à 7h00 et je me suis recouchée à 7h30. X-Boy s'est endormi à 8h30 et nous nous sommes réveillés à 11h00 cet avant-midi. Une telle routine abracadabrante, ça te "scrappe" une journée... J'ai quand même décidé que X-Boy irait à l'école, question qu'il conserve sa routine de "jour". Et que je récupère.

S'il y a un état d'être que je déteste, c'est celui-ci. Celui d'avoir l'impression de n'avoir plus de cerveau, plus de réflexes. Juste cette envie de dormir pour toute les heures à venir...

***

Alors je me change les idées et je vous raconte mon bref séjour au Maroc la semaine dernière:

Je suis allée au Maxi avec X-Boy jeudi dernier, en après-midi, puisque c'était une pédagogique et que toute la matinée, nous avions dormi. X-Boy s'était levé à 3h00 cette nuit-là...

J'étais dans une belle humeur et X-Boy aussi. On se baladait dans les allées en se faisant des cris comme nous deux pouvons les faire. Au diable les autres clients qui nous dévisagent. J'avais décidé que j'aurais tout le plaisir du monde à faire des emplettes cette journée-là.

Au détour d'une rangée se trouvait un jeune homme à la peau basanée aux cheveux très noirs. Il tenait en ses mains une tablette avec des feuilles. Je me suis dit: "Ah non, pas un vendeur de cossins...".

J'ai roulé malgré moi vers lui et il m'a souri. Des dents splendides. Un sourire très franc. X-Boy s'est même retourné, ce qui m'a grandement surprise...

- Bonjour Madame! Bonjour Petit Garçon! Tu es grand, toi! Tu t'appelles comment?

- Il s'appelle X-Boy.

- X-Boy? Quel beau prénom. Moi c'est Amin. Tu peux dire Amin, X-Boy?

- ... X-Boy ne parle pas...

- Oh je sais, mais il comprend ce qu'on lui dit.

- Vous croyez?

- Bien sûr. Regardez comment il me regarde. Il m'a souri, aussi.

En effet, X-Boy n'en avait que pour ce jeune homme à la chemise aussi blanche que ses dents. Ébaubie étais-je.

- Je suis là pour vous proposer la carte de crédit "Choix du Président"...

Il m'a expliqué les procédures, les avantages et tout le reste. Ce qui m'a intéressée, le 5$ de rabais qui serait immédiatement appliqué à la caisse cette journée-là! Je ne suis pas cheap, mais bon, les sous ne poussent pas dans les plats de plastique qui jonchent le sol dans notre maison, malheureusement. Héhé.

J'ai pris le coupon-rabais, puis je me suis surprise à poser des questions personnelles à cet Amin-venu-de-je-ne-savais-où. Faut croire que le manque de sommeil m'avait fait oublier que justement, je n'aime pas qu'on me pose des questions personnelles dans un lieu public. Mais il était tellement gentil et il répondait sans froncer les sourcils.

J'ai donc appris qu'Amin venait du Maroc, qu'il était au Québec depuis trois ans et que non, il ne s'habituerait jamais à l'hiver. Je l'ai rassuré, moi non plus, pure Québécoise, je ne m'y habituerai jamais et je hais geler des pieds. On a bien rigolé. Sans qu'il ne me pose la question, je lui ai parlé du handicap de X-Boy. Il a sourcillé.

- Il est handicapé?

- Bien oui.. c'est évident, non?

- Ah non. C'est un petit garçon qui a des lunettes. C'est tout ce que je vois ici.

- Mais il a quatre ans et il ne parle pas. Ni ne marche encore.

- Peut-être, mais moi, j'ai un grand frère handicapé qui a 40 ans et lui, il a vraiment "l'air" handicapé, a-t-il répliqué en riant aux éclats.

- Vous êtes marrant! Vous riez ainsi de votre frère handicapé?

- Je n'ai jamais ri de lui. Mais au Maroc, avoir un enfant handicapé, c'est un cadeau que la vie nous envoie. Nous avons un dicton qui dit qu'avec un enfant handicapé viennent la richesse, la bonté et l'amour. Et je vous jure, avant la naissance de mon frère (le premier de quatre enfants), mes parents étaient très pauvres. Puis, au fil des ans, mon père a trouvé un emploi payant et maintenant, nous vivons très bien.

- Vous avez un dicton de bonheur raccroché à ce qui, ici, est considéré comme un des plus grands malheurs qui puisse arriver à une famille??? Je suis sous le choc.

- Les mentalités sont très différentes, en effet. Au Maroc, personne ne rira d'une personne handicapée, puisqu'elle fait partie d'une famille. Moi, je suis le plus jeune et je me promenais souvent avec mon grand frère (qui ne marche pas, ni ne parle et qui est tout "croche") et je n'attirais aucun regard. Aucun commentaire. C'est ainsi.

- Je déménage!!! Ici, les gens courent pour nous poser des questions, poser leurs diagnostics, nous pointer du doigt...

- J'ai remarqué, en effet. Vous faites partie d'un pays pourtant très ouvert, qui accueille les immigrants.. mais les gens différents de votre propre "famille", vous ne les acceptez pas?

- Mmm. C'est facile de généraliser... parce que mon entourage accepte mon fils tel qu'il est. Et il va dans une école spécialisée qui est remplie de gens qui ne voient plus les différences.

- En effet, on a tous tendance à généraliser... Je ne voulais pas heurter vos valeurs...

- Tut tut tut, aucunement! J'aime bien discuter d'ouverture d'esprit...

- Vous aimez beaucoup votre fils et ça paraît. C'est vous que j'entendais rire dans l'autre rangée?

J'ai rougi.

- Euh... oui... J'avais décidé qu'aujourd'hui, je sortais X-Boy et qu'on s'amusait en se foutant des autres... C'est drôle, hein?

- Oui. Et c'est parfait ainsi. X-Boy est heureux d'être avec vous. Il est tellement beau, votre fils.

- Merci.

J'ai rougi. Encore.

- Je peux lui donner un bisou sur la joue? Je m'ennuie de mon frère.

- Allez-y.

Il s'est penché et a donné un léger bisou sur la joue de X-Boy. Puis, il lui a murmuré une phrase en arabe.

C'est à ce moment que X-Boy s'est tourné vers lui, a sourcillé puis lui a donné le livre avec lequel il jouait depuis toutes ces minutes à nous écouter discuter dans l'allée des biscuits.

Amin a saisi le livre, lui a montré le canard jaune puis X-Boy s'est esclafffé. Il riait aux larmes.

Amin m'a pris la main puis m'a souhaité une bonne journée.

Car il devait continuer son boulot.

***

Je ne saurai jamais ce qu'il a dit à X-Boy, je ne connais pas cette langue.

Mais je sais que X-Boy a compris.

Et que Amin se souviendra toute sa vie de ce rire venant d'un petit Québécois, un après-midi de décembre.

Amin ne s'habituera jamais à l'hiver, mais peut-être aura-t-il moins froid en pensant à mon fils.

Enfin je le lui souhaite, en pur Québécois... d'avoir moins frette mon Joe.

Et de vivre heureux au printemps qui lui chauffera la couenne.



mercredi 5 décembre 2012

La méchante kéffeuse...

Tut tut tut, je ne pourrai plus "juste" blâmer les Matantes-Auburn désormais.

Car aujourd'hui, j'ai rencontré la Reine: Une Matante-Blonde-à-la-coupe-carrée-comme-son-caractère.

***

Cet après-midi, c'était le plan d'intervention avec les spécialistes à l'école de X-Boy. X-Man devait être présent et serait donc avec nous pour le reste de la journée. Alors j'ai profité de sa force de mâle pour emmener le petit au centre d'achats et lui payer une coupe de cheveux "pour le temps des fêtes". Il était vachement mignon avec ses couettes de travers et ses bouclettes de cheveux trop longs, mais il y a des limites à le faire ressembler à René-Charles. Quand même.

X-Man avait un rendez-vous avec un libraire (X-Man se serait senti coupable de ne pas travailler "tout" l'après-midi, tsé) dans le centre d'achats et il nous a laissés à l'entrée du Paris Coiffure.

***

Bon là, faudrait m'expliquer. On s'en fiche des coiffure de Paris, non? Ça vous inspire vraiment confiance de vous faire coiffer par des fans de la baguette et du fromage qui pue? Pourquoi je suis allée là, d'abord? Je vous l'ai dit... faut tout vous expliquer. Pour épargner mon dos. Parce que chez ma coiffeuse, la poussette de X-Boy ne passe pas la porte et que l'emmener "à bras" du stationnement à la porte, ben c'est du domaine du "Ayoye ostie" pour le reste de la journée.

***

Ainsi, je rentre chez Parrrris Coiffure et à l'entrée se trouve la caisse. Toutes les coiffeuses sont affairées, sauf une qui semble jouer à l'autruche au fond de la pièce. La coiffeuse la plus près s'avance.

- Bonjour! C'est pour une coupe pour mon garçon.

- Bien sûr, Madame. Il y a de la place tout de suite.

Cette coiffeuse retourne à sa tête et j'attends. Personne ne vient, mais je vois l'autruche soupirer. Je m'éloigne du comptoir principal et vais m'asseoir sur un fauteuil vacant. L'autruche - ou appelons-la - La Reine-Blonde-des Matantes - s'avance en se traînant les pieds. (C'est sa technique pour nettoyer les cheveux qui font naufrage sur le plancher?)

Elle arrive à ma hauteur. Dévisage X-Boy. Je sens que la chimie ne passera pas bien. Je me flanque mon visage le plus sympa (celui de tous les jours, allons!) et je lui dis: Bonjour! Votre nom c'est?

Elle me répond le plus sèchement du monde son prénom de pure matante. Je vous laisse le deviner. C'est ultra-facile. Elle se dirige d'un pas lourd vers son siège qui se situe au fond. Je me suis dit: Ah, elle ne jouait pas à l'autruche, mais au vautour!!! Elle guettait son siège!!! L'image m'a fait sourire comme une dinde. (Ornithologue refoulée, je vous l'avais dit!)

Je roule X-Boy jusqu'à la chaise. Je demande à "Vultura" si la poussette nuira à cet endroit. Elle me dévisage et crache:

- Ben là, oui.... Mmmpf, mettez-moi ça au fond là-bas, à côté du lavabo.

Le doute m'a atteint. Je quitte là? Non, je lui laisse sa chance. Elle a peut-être la ménopause hurlante. Ce n'est pas de sa faute.

Elle m'interpelle:

- Bon, lui, il se tient tout seul sur une chaise?

- Oui. "Lui", c'est Édouard. Il vous dit Bonjour...

Aucun sourire. Rien.

Je tente d'alléger l'atmosphère, car je vois bien que ça la fait chier de coiffer un handicapé. Pourquoi c'est elle qui se le tape, hein? Poser la question c'est y répondre. Parce que c'est la seule sans client. Et que c'est facile à comprendre.

- Alors, Madame, vous n'avez pas peur des handicapés?

- Ben non. On en a plein ici. Mais c'est plus difficile pour nous autres.... (Soupir Gigantesque)

- Ah. Oh, en passant, X-Boy bave. (Il venait de laisser une goûte sur la "jaquette" de plastique)

- AH BEN LÀ!!! Fallait le dire AVANT!!!

- Euh... c'est quand même juste une goutte de bave, on ne va pas paniquer! (sourire forcé ici)

- BEN LÀ! Vous allez prendre cette serviette et lui mettre au cou. Mais la prochaine fois, mettez-lui une bavette, franchement.

- ... En tout cas, je vais le surveiller. Tout à coup que sa bave ferait fondre votre plastique!

Rien. Aucun sourire.

Ce fut l'instant où je me suis dit: Je prends le petit et je fous le camp. Non mais, en plus d'avoir des broches et de me les montrer lorsqu'elle grogne, elle peste sans arrêt? Je suis qui pour supporter ça, moi? Et X-Boy ne mérite pas ça.

Sauf que bon, je n'ai pas voulu causer de drame dans un salon bondé. Ste-Banlieue, c'est petit. Et des X-Boy, ça se reconnaît rapidement. Alors j'ai encaissé et j'ai gardé le sourire.

X-Boy n'a presque pas bougé tout le long de la coupe. Il avait compris qu'il fallait que ça se fasse vite et bien. Que s'il bougeait, elle lui coupait une oreille et qu'elle la mangerait pour souper en regardant Buffy The Old Bitch Vampire...

Ça aura duré 10 minutes. Elle a osé quelques commentaires déplaisants du type:

- Seigneur, y'était temps.

- C'est un garçon. Il avait l'air d'une fille.

- Y'était vraiment dû.

- Franchement.

- Ses cheveux sont raides. Les bouclettes sont dues à la longueur. Tous les cheveux tournent lorsqu'ils sont trop longs. (Réponse à ma question: si je les laisse pousser, aurait-il une tête frisée?)

- Il n'y a pas assez de clients. Les clients sont tous des pas fins. Ils attendent une semaine avant Noël et chialent parce qu'on n'a plus de place.

- Ça va faire 13,50$.

Elle ne m'a même pas souhaité bonne fin de journée. Ni à X-Boy. D'ailleurs, elle n'a JAMAIS adressé la parole à X-Boy. Aucun "Tu fais bien ça, mon bonhomme" ou "Tu as des beaux grands cils". Rien. Aucune attention à son égard.

En fait, je crois qu'elle ne voulait pas le voir. Par chance qu'elle voyait ses cheveux.

Je lui ai laissé 1,50$ de pourboire.

Gentille de même.

Et je me suis dit: Hen hen, toi tu auras ta page sur mon blogue, vieille poule sans coeur.

Je te ferai l'honneur d'être mon sujet du jour.

T'es chanceuse, hein?

mardi 4 décembre 2012

X-Boy et "sa" Marie... ou Marie et "son" X-Boy...

Je ne vous ai pas souvent parlé de Marie, je crois. Pourtant, elle mériterait un nombre incalculable de lignes à son sujet. Elle apporte ÉNORMÉMENT de bonheur dans notre quotidien.

Alors c'est qui cette Marie? C'est la gardienne de X-Boy.

Une petite-grande Marie (car elle étudie en psychologie à l'université) qui a le coeur grand comme sa passion pour les enfants différents. En effet, Marie nous a été envoyée du ciel "social" par l'entremise de N., l'éducatrice spécialisée (spécialement appréciée dans cette chaumière!) qui lui a demandé, l'été dernier, si elle était intéressée à garder X-Boy. Elle savait que Marie gardait déjà un petit garçon autiste et qu'elle travaillait à l'hôtel que possède son père, en plus de faire ses 35 heures en tant qu'animatrice de camp de jour pour les enfants handicapés de Ste-Banlieue... Bref, elle savait que Marie avait l'étoffe d'une super-héroïne et c'est ainsi que Marie, ne voyant pas que les journées n'ont que 24 heures, accepta volontiers de venir sauver un couple de son quotidien bien particulier.

Marie s'est donc amourachée de X-Boy et pour X-Boy, ce fut le coup de foudre. J'avoue qu'en tant que "jeune mère", j'ai littéralement craqué pour la fougue et le dynamisme de "notre" Marie. Elle parle vite, elle parle fort, elle a une voix rauque qui me fait rigoler et elle s'enflamme devant toutes les injustices du monde! Elle se débat contre les préjugés, elle affronte les imbéciles avec une argumentation bien étoffée et elle préfère de loin s'occuper d'enfants handicapés que d'enfants "normaux". Sans préjugés ici, mais Marie préfère faire une différence et "travailler" à montrer un nouveau geste, un nouveau mot, pendant des heures à un enfant qui a pour meilleur ami la lenteur si dépréciée dans notre société. Marie a la volonté de changer ce monde "différent" à petit échelle et elle s'émerveille devant la capacité de "ces enfants-là" à toujours vouloir apprendre.

Avec X-Boy, elle est gâtée. Quand elle vient s'occuper de lui, elle le fait "travailler fort". Toujours en riant, elle fait répéter à X-Boy un geste parmi tant d'autres jusqu'à la réussite. Quand on revient d'une petite sortie en amoureux, elle me raconte, les yeux ultra-pétillants, tout ce que X-Boy a fait, combien de câlins il lui a donnés, les sons qu'il fait... et je pourrais l'écouter des heures. Au travers de ce récit, je lui pose 1001 questions sur les "autres" enfants handicapés qu'elle côtoie au camp l'été et on parle beaucoup de ses études actuelles, de sa future carrière, de ses ambitions. Et parfois de son amoureux. Qui parfois, vient rejoindre "sa" Marie pour écouter un film en sa compagnie. Cet amoureux, il a la douceur au coeur... et il a perdu, il y a de cela deux ans, sa soeur handicapée qui est décédée suite à une pneumonie... Marie n'a pas pu la sauver, celle-là...

***

Hier soir, le téléphone sonne. C'était Marie. Sur son ton joyeux (avec sa voix de baryton-post-ado) elle me lance:

- Salut X-Mom! Ça va?

- Oui Marie! Et toi?

- Oui! Je pensais à ça hier et je me disais que demain soir, je reviendrais plus tôt de l'université et comme je serai tannée de faire des devoirs... bien, je garderais bien Édouard tandis que vous pourriez sortir en amoureux? Qu'est-ce que tu en dis?

- Je rêve ou c'est la gardienne qui appelle?!? Hahaha. Tu es sérieuse, Marie?

- Oui... Je m'ennuie tellement de X-Boy et je voulais passer le voir... mais je me suis dit, ben tant qu'à passer, pourquoi vous n'en profiteriez pas?

- Wow... Je rêve. Écoute, je ne sais pas quoi dire. Enfin oui, je dis OUI!

- Cool!!! Je peux arriver vers 17h30, est-ce que c'est correct?

- Parfait. X-Boy est en pleine forme. Il va être vraiment content de te revoir!

- Ok! À demain.

J'ai raccroché. Béate. Bouche bée. Non mais n'y a-t-il pas plus bel appel que cela en un lundi soir pseudo-décembre? Woah.

X-Man est allé déterrer le cahier cinéma du bac de récupération. On s'est choisi un film et on s'est mis à parler de notre dernière sortie au cinéma. C'était en août et on avait vu Batman.

Et à notre retour, X-Boy ne dormait toujours pas. Il était bien calé entre les bras de Marie et ils souriaient tous les deux comme des gamins.

Marie n'avait pu résister... X-Boy lui faisait du charme dans son lit.

X-Boy aime "sa" Marie. La preuve. Lorsque Marie essaie de me parler, X-Boy crie et jase le plus fort possible.

Souvent, même, il dépose un jouet sur les genoux de Marie, l'air de dire: Hé ho, tu es venue pour MOI!!!

Alors hein, ce soir, mon garçon, occupe-toi en bien de "ta" Marie...

Moi je sors avec ton papa et on s'en va à St-Élie-de-Caxton rêver un peu...

jeudi 29 novembre 2012

Macareux, céréales et Corée du Nord

Vous ne voyez pas le lien entre ces trois mots?

Je me sentais l'âme généreuse, je vous raconte mon rêve de cette nuit. Blogueuse prolifique aujourd'hui. Ça arrive. Oh.

***

Ce lundi, je suis allée au Costco, question de faire un ravitaillement de couches, beurre de pinottes et de céréales. Allez comprendre, mais ce magasin-monstrueux vend à un prix dérisoire les meilleures céréales bio du monde. Étant une fan des céréales (j'ai hâte de me lever chaque matin afin de manger ces pépites de bonheur!), je peux étudier les nouvelles boîtes de céréales avec passion. Cette fois-ci, j'ai craqué pour une boîte de Puffins (qu'on pourrait prononcer: Pas fins! ou Pus faim! hahaha) qui affichait sur sa brune boîte un macareux.

***

Et bon, pour les archives, je suis une ornithologue non-assumée. J'affectionne follement les bêtes à plumes et depuis mes 8 ans, je rêvais à voix haute de voir un macareux. Par chance, la vie m'emmena en Irlande du Nord en 2001-2002 et j'en ai vus! Le souvenir heureux.

Ainsi, quand j'ai vu cet oiseau sur une boîte de céréales accompagné des mots "miel, riz et ingrédients gentils pour la santé", j'ai empoigné la chose et je l'ai ramenée à la maison.

***

Hier soir, alors que le souper ne fut pas suffisant pour calmer ma faim, je me suis préparé une grosse tasse de Puffins et j'ai failli: vomir. C'était dégoûtant! Ça et croquer des bouts de carton? Enfin je crois que le carton peut être meilleur, surtout s'il a été habité par une pizza avant. Bref, ces céréales sont les plus mauvaises qui soient! X-Man rigolait et scandait: "Tu as vu la grosseur de la boîte!!! Hahahaha... toi et tes attirances pour les "belles affaires"! Tu ne vas pas jeter tout ça, quand même?"

Non, X-Man. Je ne les jetterai pas. Je vais les refiler à X-Boy. Hahaha. Mais non. Je vais tenter de faire des carrés aux Puffins-guimauves. On verra bien. Sinon, les écureuils vont se faire un régal. "Puffins sur neige avec son émulsion de calcium". Un vrai régal sauvage.

***

Tout ça pour raconter que cette nuit, j'ai fait ce rêve ultra-réaliste (!) et très étrange.

J'étais à la maison avec X-Man et X-Boy. Le téléphone sonna. Au bout de la ligne, Docteur-Clooney.

- Bonjour X-Mom! Vous allez bien?

- Oui, et vous?

- Très bien. Écoutez, je vais être très direct. Je n'appelle pas pour X-Boy, mais plutôt pour savoir si vous voudriez offrir à X-Boy une petite soeur qui vient de la Corée du Nord?

- ??? Pardon? Une petite coréenne? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire?

- X-Mom, vous avez souvent exprimé votre regret de ne pas pouvoir avoir d'autres enfants et en ce moment, en pédiatrie sociale, je m'occupe d'une famille coréenne du Nord. Les parents ne veulent plus s'occuper de leur fille. Ils veulent retourner dans leur pays sans elle. Et comme vous êtes une très bonne mère et X-Man un très bon père, j'ai pensé à vous.

- Euh... elle a quel âge?

- Elle a deux ans. Elle est adorable. Alors vous la voulez?

- Docteur-Clooney... Ce n'est pas aussi simple... Pour adopter, il faut beaucoup d'argent.

- Non non, X-Mom. Puisque c'est moi qui la réfère, vous ne payez aucun frais. D'ailleurs, vous aurez droit à quatre visites en Corée du Nord avec la fillette afin de connaître sa culture. Vous ne devez que payer 1500$ pour les papiers d'administration.

- Euh... mais... écoutez, je peux en parler avec X-Man?

- Bien sûr, mais il me faut une réponse avant 19h00. Sinon, elle se retrouvera à l'orphelinat.

- Oh... Je vous rappelle très bientôt.

J'ai raccroché et expliqué ça en dixième vitesse à X-Man. "Une coréenne du Nord"??? Les questions fusaient de toutes parts. Il faut dire que X-Man se questionnait sur la possibilité que la Corée du Nord apprenne cette "transaction" et envoie un délégué nous buter...

De mon côté, j'angoissais avec l'espace dans la maison. Il n'y avait pas de place pour un autre enfant. Mais je désirais vraiment aider cette petite fille. À ce prix-là, en plus? C'était tout une aubaine, non?

***

C'est un bruit de dynamite qui m'a réveillée. J'explique avant que vous ne paniquiez: près de chez moi, on construit un "Faubourg de Ste-Banlieue". Une espèce de monstre commercial qui comprendra un IGA Extra, un Dairy Queen, un Couche-Tard et autres magasins essentiels à tout bon banlieusard. Comme si on avait besoin de ça? Le fait qu'il y ait quatre épiceries et une centaine de dépanneurs dans le même secteur n'empêche pas le progrès... Côté positif: ma tite-maison-laitte vaudra 300 000 $ dans cinq ans. Gnark gnark gnark.

***

Bref, je me suis réveillée en sursaut. Et sans petite coréenne dans la maison.

Seulement un X-Boy qui hurlait de bonheur parce que "c'est vachement excitant, les murs qui vibrent quand ça explose dehors".

***

Vous pensez que les écureuils vont rêver qu'ils adoptent une loutre de mer si je leur lègue ma gang de Puffins?

***

Kathleen chanterait : Ça va bieeeeeeeeeeeen!!!

En effet, les antibios se sont terminés hier. X-Boy ne morve plus et surtout, il ne vomit plus. Sauf qu'il bave encore. Ce qui me désespère un peu. X-Boy devra probablement se faire botoxer les glandes salivaires dans quelques temps. Ce n'est pas le Botox qui me décourage, c'est le fait que l'effet positif s'estompe après deux mois et qu'il faudra faire des injections aux trois mois. Dah. Mais j'ai confiance en la science, y'a assurément une vedette de Hollywood qui va crier au scandale et e-x-i-g-e-r que le Botox soit efficace à plus long terme parce que bon, elle n'a pas que ça à faire, elle. Alors les scientifiques s'attarderont à la tâche et combleront les plus grands désirs des riches. Et nous, les pauvres, nous en bénéficierons au médical. C'est ainsi que le monde est fait.

Rhôôô, je dis n'importe quoi, il neige et je n'ai toujours pas mes pneus d'hiver, alors les déraillements sont possibles! (Rassurez-vous, je ne sors pas avec la voiture d'ici lundi. D'ailleurs, un papa d'enfant handicapé qui fréquente l'école de X-Boy s'est parti une business de "Garage Mobile" et il viendra poser mes pneus DANS ma cour. Au même prix que partout ailleurs. C'est-y pas beau la vie!!! La beauté des enfants différents: les parents s'adaptent et deviennent créatifs pour être plus disponible. Wow!)

Ainsi, X-Boy est en pleine forme et depuis deux semaines, il me regarde droit dans les yeux. Je tombe sous le charme chaque fois et le monde s'arrête. Il a de si beaux yeux, désolée de vous embêter avec la beauté de mon fiston, heh! Qui plus est, il semble s'intéresser à nos bouches lorsque l'on parle. Il observe nos lèvres et je vois bien à son petit froncement de sourcil qu'il tente de reproduire, mais que bon, "ça" ne répond pas encore. Alors il y va de ses sons à lui et il rigole. Je carbure toujours à l'espoir, mais j'ai le sentiment que un jour, il va y parvenir. C'est décembre qui cogne à nos portes, le Père Noël pourrait bien attraper mon souhait au passage et le faire tricoter par sa vieille, non? Héhé.

Aussi, X-Boy vient me rejoindre chaque matin lorsque je lui demande s'il veut boire son lait. Il y a un mois, cela lui prenait au moins 10 minutes à se tourner la tête en ma direction. Il riait, regardait ailleurs et je savais qu'il m'entendait, mais dans son cerveau, le tournage de tête vers la bonne direction n'était pas au point. Depuis trois matins, je n'ai qu'à prononcer le mot "lait" et hop, il se tourne, hurle de bonheur et s'en vient à la vitesse quatre-pattes-maintenant-réussie! Je suis gaga. Il agrippe son gobelet et l'apporte au Royaume des jouets. Comme un homme qui prend sa bière au bar et qui retourne à sa femme-bébelle. Haha.

Bref, c'est le temps des réjouissances, des envies folles de dévaliser les magasins pour acheter des cadeaux de Noël et de cuisiner des "batches" de desserts cochons.

Mais il y a ce facteur qui me retient (et non, pas celui de Postes Canada), le porte-feuille n'est pas aussi garni que mes guirlandes de Noël. Alors bon, je rêvasse et ça me rend heureuse. Niaiseuse de même, c'est bien, non? Oui!

Je rêvasse et en même temps je sais que l'année 2013 ne reganira pas nos porte-feuilles facilement. X-Man perdra son boulot le 21 décembre... Mais le vent du Nord étant chaleureux malgré tout, il se retrouvera avec la même équipe de travail, mais dans une nouvelle boîte de distribution en éditions créé par leur patron actuel. Un patron qui, sollicité par les nombreux éditeurs qu'il distribuait en librairie, a décidé de repartir sous un nouveau nom. Sous la désormais appellation de PME. Alors exit les grands patrons d'Angleterre et les actionnaires chiches-capitalistes (pléonasme) et bonjour le dynamisme et le renouveau d'une petite boîte qui aura le vent dans les voiles, j'en suis persuadée.

Je suis heureuse pour X-Man. Il s'est fait offrir un emploi au double du salaire. Un emploi très payant. Mais un emploi qui l'aurait tranformé en bête de somme (et d'additions). Il aurait eu du boulot pour trois personnes et zoup, il se serait tranquillement effacé de sa vie familiale. X-Man a réfléchi et bien sûr, nous en avons discuté. Choisir l'argent et la stabilité ou repartir avec la même équipe, le même bonheur à l'ouvrage mais un salaire diminué et des assurances perdues?

Le choix fut facile. J'ai laissé à X-Man la décision finale. Mais de loin, je préfère le voir heureux en rentrant de ses tournées auprès de ses libraires, que marabout au retour d'une journée de bureau... X-Man a un esprit libre qui a besoin de parcourir des distances inégalables au volant de sa voiture. X-Man a besoin de voir du pays, d'avoir hâte de rentrer chez lui. De me raconter ses journées et que j'y comprenne quelque chose. Car nous avons la même passion pour les livres, les bd et les librairies.

Alors oui, nous aurons moins d'argent dans nos poches en 2013, mais autant de bonheur et de discussions enflammées sur la sortie de tel ou tel bouquin.

Et nos bibliothèques se garniront encore. Et X-Boy continuera de déchirer les livres que l'on lui donne.

Et ça, ça n'a pas de prix.

Chacun lit à sa façon, chez moi. Mais chacun lit avec le sourire aux lèvres.

Et le plus beau livre qui soit, il s'écrira chez nous.

Et pas en numérique.

Nan.

Sur notre écran quotidien, celui que je regarde les yeux fermés et qui me rappelle que oui, la vie me fait chier bien souvent, mais que les émissions se renouvelleront toujours.

Et j'aime le fait que nous soyons dans l'écriture de ce nouveau scénario.

Alors hein, le Père Noël, tu prends des notes et tu les amènes, les mots dans la bouche de X-Boy afin qu'on les rajoute dans nos histoires, ok?

mercredi 21 novembre 2012

Salon du livre, virus et compagnie

Depuis mardi dernier, et jusqu'à ce lundi, c'était le Salon du Livre. Soit. Pour le commun des mortels (vous! hahah!), ça n'a aucune connotation particulière. Mis à part le fait que peut-être, vous irez y faire un tour, achèterez un ou deux bouquins, deux trois signets pour les enfants-qui-pleurent et que vous vous rappelerez que oui, le livre est encore en vie. Paix sur terre.

Chez nous, Salon du Livre égale troubles de la santé. Allez savoir, chaque année, depuis que je suis en couple (et en famille ensuite) avec X-Man, il se passe un événement dramatique dans ma santé ou désormais, dans celle de X-Boy. Nous croyions en être épargnés cette année puisque trois semaines auparavant, X-Boy avait eu un fichu rhume et moi, une extinction de voix charmante.

***
La première année où nous étions amoureux, j'ai eu une attaque de stérilet grimpant pendant cette semaine-là. Résultat: je m'étais rendue d'urgence à l'hôpital et je m'étais fait enlever cette saloperie qui s'était agrippée Dieu sait où dans mes parois utérines qui s'était surinfectées. Voire on aurait pu croire que j'avais une MTS tellement c'était le party des bactéries là-dedans. Résultat: X-Man était revenu en catastrophe du Salon du Livre pour me sauver et le moral et le sentiment amoureux, car bon, on venait de m'annoncer que pour avoir des enfants, cela me prendrait un miracle. (On connait tous son nom aujourd'hui! hihi)

La deuxième année, j'étais enceinte (dans les dents, le stérilet-dévastateur-d'utérus!) et je vomissais tellement que j'ai dû me rendre d'urgence à l'hôpital, sous risque de perdre et le bébé, et le peu de salive qui me restait pour avaler les bonnes et mauvaises nouvelles qui viendraient au fil des années suivantes...

La troisième année, vous l'aurez deviné, ce fut X-Boy qui choppa une gastro-catastrophique qui fit en sorte que lui et moi furent hospitalisés tous les deux afin de survivre à cet assaut viral complètement foudroyant.

La quatrième année, X-Boy attrapa des otites qui le firent souffrir à un point tel qu'il fut hospitalisé et l'an dernier, il choppa encore deux maudites otites... mais X-Man n'eut qu'à aller faire la file à 5h00 du matin le mercredi afin d'avoir un rendez-vous pour éviter l'hospitalisation cette fois, bordel.

***

Cette année, donc, le ciel s'avérait moins menaçant. Tut tut tut. J'aurais dû comprendre que le lundi soir, alors que X-Boy se réveillait pour vomir, il y avait anguille sous la couenne de ce charmant garçon. X-Man a donc passé la seule nuit où il rentrait à la maison à donner un bain à 3h00 du matin à son fils-vomisseur-sans-raison-apparente... La grande joie pour un X-Man déjà sur l'adrénaline du Salon. Parce qu'il faut que vous sachiez que pour X-Man, le Salon implique des journées de 8h00 à 21h00 debout, avec des soupers à la fermeture en compagnie des Européens qui eux, n'en ont rien à cirer du fait qu'il soit rendu 23h00 et que le dessert ne soit pas encore sur la table. (!)

X-Man était donc bien "tranquille" au Salon à travailler tandis que dans la chaumière, le pire se présentait sous forme d'épisodes étranges de la part de X-Boy. Après avoir vomi pendant la nuit du lundi, il était en pleine forme le mercredi. ??? Le jeudi, il refusait de manger. Bon, ça arrive à tous les enfants. Le vendredi, journée pédagogique, Mamie-Z est venue s'amouracher du petit tandis que j'allais visiter ce fameux Salon et surtout, mais surtout, diner en amoureux (parmi la foule!) avec X-Man. J'ai passé une splendide journée en solo (parmi la foule), à me remplir d'admiration pour tous les acteurs du milieu du livre et surtout, à me rappeler comment c'est chouette d'avoir une vie sociale, de rencontrer des vieux amis et de jaser d'autres sujets que de morve, vomi et handicaps...

Quand je suis revenue, Mamie-Z était au salon avec un X-Boy qui commençait à s'endormir. Le soir arrivé, rien de plus normal. Mamie-Z m'avisa qu'il n'avait pas voulu manger beaucoup. D'accord. Nous avons jasé de la vie, comme deux vieilles copines avant de rentrer à la maison après une journée de travail et je suis allée au lit, le coeur rempli de beaux moments et de légèreté. Wowowowow, hein.

***

Samedi matin: X-Boy avait le nez qui coulait. Un rhume. D'accord. X-Man avait l'après-midi de congé et dormirait à la maison ce soir-là avant de retourner à Montréal jusqu'au lundi soir. Quand il arriva, vers midi, j'étais au salon, avec dans les bras un X-Boy totalement amoché qui avait vomi toute la matinée sans avoir réellement mangé (et recraché) autre chose que ses médicaments pour l'épilepsie. Ça ne sentait pas bon, dans tous les sens du terme.

X-Boy semblait dépérir tout au long de la journée. Sans ne jamais verser une larme. La force de caractère ou la douleur paralysante. Seul lui pourrait nous le dire, mais bon, paraît qu'il ne parle pas encore, cet enfant? L'inquiétude commença à me gagner. Car si depuis jeudi, il n'avait qu'avalé que quelques bouchées, bu quelques gorgées et vomi tout le reste qu'on tentait d'y donner, cela signifiait qu'il faudrait aller à l'hôpital afin de le réhydrater. NOOOOON! Pas l'hôpital au mois de novembre! Pas se foutre directement dans la gueule des porteurs et surtout des donneurs de gastro, pneumonie et malaria, tiens, pourquoi pas!!!

J'angoissais. Solide. X-Man me rassura (bon acteur) qu'il irait faire la file à la clinique qui est ouverte le dimanche matin. Ce qu'il fit, dès l'aube, à se geler les pieds pendant deux heures.

Rendez-vous à midi.

Dans la nuit du samedi au dimanche, X-Boy se réveillait en gémissant. Le nez complètement congestionné, l'envie de vomir au moindre mouvement.

Une fois dans le bureau du médecin, j'ai raconté tous les symptômes de X-Boy. Le vomi, le refus de manger, les plaintes douces et incessantes et le nez qui coule. Bon pour ça, elle a pu le constater sans trop d'efforts.

Elle a examiné le petit. "Il est déshydraté, X-Mom. Son haleine sent l'acétone". (NOOOON!) Elle le palpa. Rien au niveau du ventre, rien dans les mains, rien dans les poches. (Rhôôô) Puis, elle regarda dans une oreille et s'exclama:

- Ah bon! Je ne croyais pas que la cause serait aussi "facile" à trouver. Il a une otite, X-Mom. Euh, attendez, pas une, mais DEUX otites. Et probablement une pharyngite. D'où le refus d'avaler quoi que ce soit.

- Oh. Ceci explique cela. Mais qu'est-ce que je fais avec lui? Il refuse de prendre quoi que ce soit depuis hier... Il va finir par convulser?

- En effet. Et la déshydratation est commencée... Vous ne pouvez pas attendre trop longtemps. Si ce soir, il n'a pas bu un peu de liquide ni avalé son antibiotique, vous savez ce qu'il vous reste à faire?

- M'exiler à Hawaï?

- Hahah, X-Mom. Tenez, prenez ces deux masques... vaut mieux les porter ces temps-ci à l'urgence. (AAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!)

Nous sommes sortis du bureau. J'avais le coeur gros. Tout près de la colère. Ça arrive dans les meilleures maisons, de perdre patience face à la maladie... Dah.

Direction pharmacie et épicerie afin de dégoter le "kit de survie" pour remettre X-Boy sur pied: les antibtiotiques, du Pediasure et des biscuits Ritz. Ben oui, les biscuits Ritz lui avaient sauvé la vie l'an passé, alors pourquoi se retenir d'essayer?

De retour à la maison, j'ai tenté de donner l'antibiotique à X-Boy. Rien à faire, il s'est remis à vomir. Je me suis fâchée.

- X-Boy, bordel! C'est tout ce que tu as à faire!!! C'est pas compliqué!!! Tu veux VRAIMENT aller à l'urgence?!? Ben tu iras tout seul... je vais te laisser à l'entrée dans ta poussette à 4000$ et il y aura sûrement une mamie pour t'escorter jusqu'au bureau du médecin. Pendant ce temps-là, moi je serai dans le prochain vol pour la Norvège. Pourquoi la Norvège? Parce que bon. T'es pas obligé de tout savoir.

Le téléphone a sonné à ce moment-là. C'était X-Man qui voulait savoir le diagnostic.

- DEUX OTITES!!! Et probablement une pharyngite! Le gros lot, hein??? Pis il ne VEUT RIEN avaler, X-Man!!! Je suis tellement en colère!!! Je ne fais que ramasser du vomi, de la bave, de la morve. Je suis douce et calme avec lui. Je le berce, le calme, lui fait des guilis délicats et MONSIEUR n'est même pas foutu de s'aider lui-même??? C'est trop con, je vais péter un plomb. Il n'y a qu'une option: soit il avale, soit il va à l'hôpital. Et toi qui n'es pas là depuis une semaine.

- Euh, j'étais là hier... et lundi soir...

- Ben oui!!! Comme si ça faisait une différence!!! T'es pas là en ce moment et c'est là que ça compte. Je suis fatiguée, stressée, épuisée. Il ne se tient pas bien, il est tout mou... je n'ai plus la force de le trimballer partout et de me pencher à toutes les secondes pour le moucher, essuyer la bave et tout le reste. Et il y a la balayeuse... Faudrait laver les planchers. J'ai 424664 paniers de linge à plier et 43626 brassées de linge-dégueu-baveux à partir. J'ai été obligée de l'emmener à la pharmacie et à l'épicerie. Sortir l'ostie de poussette trois fois!!! Répondre à 46326 matantes que non, il n'est pas fatigué (X-Boy se couchait la tête sur sa tablette de poussette), il est MALADE. C'est pas toi qui répond aux matantes, ça paraît... Depuis mardi que je "sens" que ça ne va pas. Je ne dors pas bien depuis mardi... Je suis tannée d'être connectée aussi fort avec X-Boy. On pourrait pas vivre nos bibittes séparément? Comme là, là, il m'entend être en colère et il fait des mouvements pour vomir!! Tu imagines?!? C'est de ma faute, alors, s'il ne veut rien avaler? Je suis trop fâchée? Trop fatiguée et Môsieur le ressent alors il rejette la solution! Il croit que ça va me calmer? Me faire prendre conscience qu'il faut que je me calme?!? Câlisse.

- Bon, X-Mom... Tu es encore en vie, c'est bon signe.

- Tu ris de moi, là?!?

- Non non. (Menteur). Mais tu es tellement mignonne quand tu gueules ainsi. On dirait une réplique de téléroman. Tu l'avais écrite avant?

- ...

- Pense à autre chose. Va faire un tour dehors quelques minutes.

- T'es drôle toi. "Pense à autre chose". Y'A PAS AUTRE CHOSE QUE DU VOMI, DE LA BAVE ET DE LA MORVE AUTOUR DE MOI!!! Que j'aille dehors?!? Je ne peux pas le quitter d'une seconde... il morve trop et il peut convulser. Il suffirait que je sorte, que je suive un écureuil dans sa course folle pour cacher une peanut et hop, X-Boy sera sur le plancher, la face contre le sol et ne bougera plus.

- Tu dramatises...

- J'ai le droit, de dramatiser.

- Oui tu as le droit. Mais il faut vraiment que tu te calmes. Vous n'irez pas à l'urgence, je te le promets. X-Boy va avaler ses médicaments ce soir. Donne-lui son Tylenol aux quatre heures et il va guérir.

- Ça c'est dans ton monde idéal. On sait bien, toi tu es au Salon du Livre, entouré de fiction, d'auteurs qui se la jouent, de collègues avec qui tu trinques les soirs et avec qui tu bouffes des repas 4 étoiles. T'as pensé que de mon bord, c'est bol de céréales et beurrées de beurre de pinottes? Et ça, c'est quand je pense à manger.

- X-Mom... Tu ne vas pas me faire sentir coupable de travailler.

- Oui. Je veux que tu te sentes coupable de ne pas être là, bon.

- Tu fais le gros bébé.

- Boui. Bouhouhouuuuuuu.

- Bon. Enfin, tu pleures. Tu ne pourrais pas faire ça plus vite? Un coup que tu pleures, après, tu vas mieux...

- Bouh. Tu as raison... fais-moi rire, d'abord.

- Pense à tous les soirs où je m'endors sur le sofa et que tu me dis des inepties afin que je te réponde, endormi!

- ... Hahahah... comme la fois où je t'ai dit: "Tu sais qu'il y a une étude qui dit que si tu te frottes le genou avec du yogourt, tu vas aller plus vite en auto" et tu t'es frotté le genou en disant: "ah oui?"!!!!

- Exactement.

Le gros fou rire. Je ne pouvais plus m'arrêter. La montagne russe, hein? Vous voulez un billet pour un wagon?

- Bon, tu ris. Tu vas mieux. Là, tu vas continuer à rire, tu vas écouter la télé tout l'après-midi avec X-Boy couché sur toi, tu vas lui donner ses médicaments ce soir et tu verras, demain matin, il sera mieux. D'accord?

- D'accord. Mais s'il ne les prend pas?

- Tu restes tranquille. Tu ne vas pas à l'urgence. Il ne va pas se laisser mourir...

- Mais mais...

- X-Mom... je vais aller me mettre du yogourt sur le genou... et retourner au boulot, d'accord?

- Hein, ok... Merci d'être là.

- Tu me reproches de ne pas être là, pourtant...

- Oh, tu sais bien ce que je veux dire.

- En effet. Allez, bisous et je pense à vous deux fort fort.

- Ok. Je t'aime. Bon Salon. Bisous.

Clic.

***

Ce soir-là, X-Boy a vomi ses anticonvulsifs. Mais il a gardé la moitié de ses antibio. Alors je l'ai couché en espérant que les Tylenol en suppositoires fassent effet.

***

Lundi matin, X-Boy a bu la moitié d'une canne de Pédiasure. J'étais encouragée. Il a néanmoins vomi le tout quand je lui ai donné ses anticonvulsifs. Mais il a pris la moitié de ses antibiotiques. L'angoisse me tenaillait. Totalement. Il était si pâle et il avait les yeux cernés et rouges...

Il n'a rien voulu boire du reste de la journée. Au souper, j'ai réussi à lui donner ses anticonvulsifs sur une période d'une heure. Une petite dose à la fois. Puis, j'ai fait la même chose avec ses antibiotiques. Laissez-moi vous dire que 10 ml c'est long en sacrament. Excusez le sacre. Mais il les a gardés!!!

***

X-Man est rentré ce soir-là, vers 21h00. Il m'a rejointe sous la doudou au salon et on a regardé la dernière de La Galère. À 22h00, je suis allée, comme tous les soirs, vérifier si X-Boy dormait bien et c'est là que je l'ai vu assis. Souriant dans son lit et me regardant avec espoir. ?!? J'ai couru chercher X-Man.

- Viens voir, X-Boy est assis et il sourit!

- Ah non... Il ne dort pas...

- Non non, sois content. Je me fous qu'il soit réveillé. Il a l'air "en vie"!! Viens voir, vite.

On a rouvert la porte de la chambre et dès que X-Boy a vu son papa, il s'est mis à applaudir.

J'ai failli pleurer de bonheur. L'image était si belle après toute cette tempête. "Papa-le-sauveur"!!!

X-Man m'a demandé, tout discrètement: Tu crois que ça va trop le réveiller si je le prends?

Oh non, mon homme. Prends-le, ton gamin! Et fais-le swinger, danser, chanter, je m'en fous. Moi s'il est heureux, je suis prête à ne pas dormir de la nuit. (Pas tant que ça, mais bon.)

X-Man a pris fiston et fiston s'est mis à rire. Ils se sont installés dans la chaise berçante et X-Man s'est mis à raconter à X-Boy ses aventures au Salon. Tout en lui rappelant qu'il fallait vraiment qu'il boive et que c'était super qu'il ait pris son antibiotique au complet ce soir. Que grâce à ça, il serait bientôt guéri.

X-Boy s'est mis à crier de bonheur. J'ai accouru avec un gobelet à moitié plein de Pédiasure.

- Tiens, X-Man! Donne-lui ça!!! Tant qu'à être dans le bonheur en plein soir... S'il buvait?

X-Man a donné le gobelet à X-Boy. Ce dernier l'a saisi avec une telle vigueur et l'a calé en moins de deux minutes.

- That's my boy, a conclu X-Man. Allez, c'est l'heure du dodo. X-Mom va te bercer... parce que si tu restes sur moi, tu vas vouloir jouer et là, il est tard.

J'ai repris le petit gamin et je l'ai bercé. Il s'est endormi, calme et serein. Au milieu de la nuit, il a lâché des cris très forts. Comme s'il demandait quelque chose. Je lui ai redonné du Pediasure qu'il a englouti à la vitesse de l'éclair. Puis, il s'est rendormi alors que je le berçais.

X-Boy avait retrouvé l'appétit.

Sa capacité d'avaler.

Sa bonne humeur.

Et son papa.

***

Et nous, on a retrouvé le virus. Depuis hier, mardi soir, X-Man et moi avons mal à la gorge.

X-Boy donne sans compter.

Quelle belle valeur lui avons-nous transmise.

De vrais bon parents.

On va se fabriquer des médailles en mouchoirs.

Vous en voulez?



vendredi 16 novembre 2012

Alphée, X-Boy et les étoiles.

J'en rêvais depuis la seconde où j'en avais eu vent, de ce fameux film de Hugo Latulippe: "Alphée des étoiles". De fait, je rêvais de me faire adultnapper (quelle horreur, mais hé, il est tard!) par X-Man et qu'il m'amène un soir, après avoir réservé la gardienne en secret, voir ce film au cinéma Beaubien dans la grande métropole.

Or, ici les rêves étant paranormaux, j'ai plutôt eu la chance de me faire télékidnapper (je la refais, ho!) par RDI qui a décidé, gentille chaîne spécialisée, de mettre en ondes la version écourtée du film tant attendu.

Il va sans dire que hier, à 19h58, j'étais bien calée dans mon sofa, la couverture-à-moutons bien en place pour me tenir au chaud et j'ai retenu mon souffle. Excitée et intriguée comme une gamine la veille de Noël. Ou de sa fête, parce que aujourd'hui, les enfants reçoivent autant de cadeaux à leur fête qu'à Noël; résultante du souci de performance de la génération X et Y.

Mais que dis-je donc?

Je fais dans le préambule interminable. C'est la faute aux émotions. Il faut qu'elles se placent, les vilaines.

Ainsi, j'étais fin prête pour embarquer dans l'univers de cette Alphée des étoiles. X-Man, grand chevalier-du-bouquin, se mordait les doigts de ne pas visionner ce chef-d'oeuvre avec moi, mais bon, ça en prend un pour travailler et quand c'est le Salon du Livre de Montréal, X-Man travaille presque jour et nuit.

***

Pour ceux et celles qui ne sauraient pas de quel film je parle et pourquoi donc j'en parle dans mon blogue, ce film fait l'éloge de Alphée, une fillette qui a de la graine de super-héros et qui est atteinte du syndrome génétique très rare nommé le Smith-Lemeli-Opitz. Bon, vous voyez le lien? OUI! Un syndrome cousin de la fesse gauche du Opitz-C!!! = Un film sur un membre par alliance du club de X-Boy?!? Ça vaut toute l'excitation du monde!!! (Je vous épargne mes sourires niais et mes trépignements incessants.)

***

Avant que le film commence, j'avais un petit noeud au coeur. Un petit noeud rempli d'appréhensions. Parce que le maudit phénomène de comparaison m'envahissait les neurones. Comment réussirai-je à regarder Alphée sans la comparer à X-Boy?

Eh bien j'ai réglé le cas à voix haute après seulement quelques minutes. (La chance d'être seule dans son salon, ouf-e)
Alphée PARLE, Alphée MARCHE, Alphée COURT.
X-Boy ne PARLE PAS, ne MARCHE PAS et ne COURT PAS.
Alphée a de grandes oreilles, X-Boy de très petites.
Alphée a les dents croches, X-Boy a les dents très droites. (Des faits, hein. Aucune animosité.)

Alphée a de petites mains fines et délicates, X-Boy a de petites mains fines et délicates...

C'est à partir de cette "égalité" que je me suis laissée emporter dans l'univers de Alphée. En effet, sa façon de prendre les objets doucement, de jouer avec ses mains, de balancer ses bras... tous ces mouvements me ramenaient dans l'univers parallèle où X-Boy voltige lui aussi. Dans cette univers où la musique semble prendre toute la place, où les mots sont souvent de trop, puisque si difficile à répéter.

Il faut voir Alphée s'efforcer de bien prononcer les mots et il faut entendre X-Boy faire ses longues chansons pour comprendre. Quand on se retrouve en présence d'enfants de cette "espèce" (je fais exprès), on décroche de la réalité pour se demander, justement, qu'est-ce qu'elle est, cette réalité?

Dans le monde de Alphée et de X-Boy, le temps n'existe pas. Les conventions non plus. La vitesse? À quoi bon? Si c'est pour aller plus vite vers un rond de soleil ou un arbre dont le vent fouette les branches, d'accord. Mais sinon? Pourquoi se presser?

X-Boy apprend à un rythme qui n'existe pas. Enfin qui n'existait pas jusqu'à ce que je voie une autre enfant le vivre sur mon grand écran. Jusqu'à ce que j'entende la voix de Hugo Latulippe décrire cette non-vitesse. Ce n'est même plus de la lenteur, à ce niveau, puisque la lenteur n'existe pas non plus, dans cet univers.

En fait, qu'existe-t-il?

La vie. Tout simplement. Et le bonheur. Pur comme leurs rires en cascade. Pur comme leurs chansons aux airs méconnus. Pur comme cette façon qu'ils ont de déposer leurs mains sur le monde qui les entoure.

Quand X-Boy vous fait une caresse sur l'épaule ou dans le cou, le monde s'arrête. Quand Alphée décide qu'elle portera une jupe d'été par-dessus sa robe longue, le monde s'attendrit. Quand X-Boy chantonne dans les magasins, certaines madames entendent des chats. Quand Alphée cherche Tintin sous son lit, les enfants le trouveront s'ils y portent attention.

Quand Alphée suit son père au sommet d'une montagne enneigée, alors qu'elle est bien emmitoufflée dans un traîneau, la beauté s'entend dans son rire qui monte jusqu'aux nuages déjà plus près d'elle.

Quand X-Boy revient de l'école et qu'il rit aux larmes d'entendre l'autobus reculer en faisant Biiiip! Biiiiip! Biiiiip!, c'est la simplicité qui s'offre à moi et que je saisis à deux mains, même si elles n'ont pas sa délicatesse ni son expérience à lui.

Quand le film sur Alphée s'est terminé, j'ai soupiré et versé quelques larmes de bonheur et d'espoir.

Parce que X-Boy n'a peut-être pas les mêmes oreilles ni les mêmes dents, mais au final, il a la même force tranquille et vive à la fois que cette Alphée-cousine-de-syndrome.

Ce film, je l'aurais regardé toute la nuit.

Et au matin, je l'aurais fait regarder à X-Boy.

Mais bon, ma vie n'est pas un conte de fées et je n'ai pas d'enregistreur.

Alors hein, X-Boy attendra la sortie du DVD pour voir sa copine.

On ne peut pas tout avoir, hein?

Déjà que j'ai un X-Boy-des-étoiles chez moi, faut savoir se contenter.

lundi 12 novembre 2012

Matante-Auburn strikes back!

Je les collectionne. Et ça fait longtemps que je ne les ai pas partagés.


En direct du Centre de Réadaptation (!):

Je suis assise avec X-Boy qui hurle pour sortir de sa poussette adaptée. Maintenant que Môsieur se promène à quatre pattes, il refuse d'être assis longtemps. Je ramasse donc le gamin sur mes genoux et je tente de le retenir. Il agrippe les chaises, mon manteau et il rit aux éclats. Moi de même. (Suiveuse, comme toujours)

Matante-Auburn fait son entrée. Elle accompagne une personne non-voyante. Cette dernière est appelée à son rendez-vous. Matante-Auburn reste seule avec son roman de matante. Elle me regarde. Oh non. Ça s'en vient.

- Qu'est-ce qu'il a, votre fils?

- Deux yeux, une bouche, deux bras. (Mais non... je n'ai pas osé.) Il a une maladie orpheline très rare.

- Ah. Et il a quel âge?

- Quatre ans.

- Oh mon Dieu. Il ne sera jamais autonome, hein?

!!! L'envie de mordre oui!!!

- Euh. Bon. On n'en est pas là. Par ailleurs, vous savez que la vieillesse entraîne une perte d'autonomie?

- ...

Dans les dents la vieille. Je sais que ça manquait de tact, mais elle, est-ce qu'elle en avait?

- En tout cas, vous êtes bonne. Il a l'air heureux.

- Il EST heureux. Qu'est-ce que vous vous imaginez donc tous, les gens "normaux"?!? Que les enfants handicapés sortent d'un film d'horreur et qu'ils sont tous de grands braillards?

- ...

- Je trouve cela très dommage de devoir m'expliquer dans un centre de r-é-a-d-a-p-t-a-t-i-o-n. Vous accompagnez bien une personne non-voyante et je ne vous pose pas 13525 questions.

X-Boy a été appelé à ce moment.

Matante-Auburn a ramassé la botte et le bas de X-Boy qu'il venait d'enlever avec la grâce que lui seul connaît. Elle s'est approchée doucement et elle a dit: "Je peux lui remettre son bas et sa botte? Je suis une mamie, je suis bonne avec les enfants, vous savez..."

Je lui ai souri et je l'ai remerciée de son aide. Et je me suis tue. Pas envie de péter une coche dans le bureau de l'orthésiste. Je me suis concentrée sur X-Boy qui avait une énergie contagieuse! J'ai ri tout le long du rendez-vous. Ça a chassé ma colère.

N'empêche que j'en ai marre.

***

Je cours visiter toutes les coiffeuses de Ste-Banlieue et je vole tous les tubes de cette maudite couleur.

***

Ben quoi, c'est peut-être quelque chose dans la pigmentation?

***

mercredi 7 novembre 2012

À un clic de voir une photo de X-Boy!

Oh que je suis énervée!!!

Je viens de découvrir qu'il y a un concours organisé par La Caisse Populaire Desjardins (et Facebook) qui me (nous) permettrait de gagner un montant de 15 000$ pour réaliser notre projet d'acheter une Minivan et d'ensuite la faire adapter pour X-Boy!?!

C'est de la pure folie! Et la plus belle qui soit!

Vous imaginez?

X-Mom qui rafle un tel montant alors qu'elle se casse les neurones chaque jour de sa vie depuis quatre ans à se demander comment, mais comment, pourrais-je aider financièrement X-Man à tout payer? Une solution tombée du ciel? (Ou plutôt des Fonds de la Caisse!) Ça existe!

Malheureusement, ce concours est à saveur "populaire", voire téléréalité. Je suis un peu lasse de ce mode de votation: qui a le plus de tits-namis se mérite le nanane. Selon moi, les juges devraient y aller avec la pertinence du projet et la qualité du français écrit: ça élaguerait bien des candidatures! rhôôô!

Mais hé, je ne peux pas aller contre mon temps et je dois me plier aux exigences technologiques!

Alors je sollicite avec beaucoup d'enthousiasme votre aide: un petit clic sur ce lien et hop, je me croiserai tous les doigts jusqu'aux orteils afin de terminer dans les cinq premières personnes choisies!!!

(Je cours chercher de l'antiphlo chez Costco)

Je ne suis pas certaine, je crois qu'il faut que vous ayez un compte Facebook. Mais hé, si vous n'en aviez pas encore, voilà THE raison pour le créer et l'effacer à la fin du concours (18 novembre prochain!)...

Et en prime, vous verrez la bouille de X-Boy?!? Juste pour ça, ça vaut un vote! héhé

Voici le lien: http://bit.ly/XkiQSE

Obama a gagné ses élections, hier! Et moi je suis rendue à 52 membres (MERCI !!!) ?

Tout est possible!

Yes we can!

(Le prozac n'est pas assez fort, je sais!)

mardi 6 novembre 2012

La crise de la cinquantaine!

Ça y est, je craque.

49 membres??? C'est insupportable.

Il n'y aurait pas un/une lectrice qui me sauverait de la crise d'hystérie en cette belle journée de novembre?!?

L'envie de me créer un faux-profil me prend soudainement. Rhô.

Allez, je vais prendre mon Prozac.

***

Et emballer mes gâteaux aux fruits dans de l'étamine imbibée d'alcool. Cheers!

***

Oui, je fais partie de cette race rare qui AIME les gâteaux aux fruits. Ça vaut un cinquantième membre, non?

***

jeudi 1 novembre 2012

Ne pas refouler son reflux.

Titre non-incitatif à la lecture de.

Mais je vous vois lire pareil. Rhôôôôô!

Ainsi, je n'avais point eu le temps de faire un compte-rendu de l'état de santé de X-Boy après l'épisode "Morve-Vomi" qui dura du lundi au mercredi de la semaine dernière et qui permit au petit de rester bien au chaud auprès de sa douce mère-aux-nerfs-d'acier.

Parce que oui, ça en prenait, des nerfs d'acier pour ne pas craquer la semaine dernière. Voyant que X-Boy refusait TOUT LIQUIDE (et les solides, on n'y pensait même plus), l'hospitalisation s'approchait à grands pas de sons étranges et de désespoir, admette-je. Parce que X-Boy, quand il restitue, il diminue. Le peu de poids qu'il prend en tant de mois, il le perd en l'espace d'une simple journée. Et perte de poids = perte musculaire = tout le foutu boulot de renforcement musculaire qu'on fait chaque jour = zéro. Grmblbrg.
Et hospitalisation = FORTE possibilité de chopper une vraie gastro et = envie de déménager sur une planète où la maladie n'existe pas, câlisse. Je me permets un sacre, c'est si néo-québécois. Ouh.

Ainsi, le mercredi matin, X-Man a enfilé sa cape de Papa-Sauveur-de-Catastrophe-Naturelle et est allé se poster dans la file de l'aube à la clinique d'urgences mineures. Il a obtenu un rendez-vous pour 13h40 et il ne me restait donc qu'à souhaiter que X-Boy ne convulse pas d'ici là et que ses médicaments "heureusement" avalés (euphémisme quand tu nous tiens) demeurent en la demeure, quoi. (Non mais, avez-vous déjà forcé votre enfant à avaler ses médicaments tandis que hop, il tente réellement de vomir et que vous le forcer à ravaler? Je ne me croyais pas cette force. Ça donne froid dans le dos... Et chaud dans le front.)

Quand je suis entrée dans le bureau du Doc-aux-sept-enfants (sans blague), je me suis sentie soulagée. Enfin, quelqu'un de rassurant qui pourrait me dire "ce que je fais avec ça"! X-Boy n'avait même plus la force de se tenir la tête et bien qu'ayant perdu du poids, il pesait une tonne.

J'explique les symptômes du petit, le Doc l'installe et l'ausculte.

- Rien à la gorge. Rien dans les oreilles. Rien dans le nez, sauf un petit rhume. Les poumons et les bronches sont libres. Le ventre est mou.

- Et vide.

- Oh oui, pour ça, il est vide. X-Boy est déshydraté, X-Mom.

- Mmm.

- Vous savez ce que ça veut dire?

- Mmm. Hospitalisation?

- Moui. Il est en sursis jusqu'à ce soir. S'il n'a pas avalé une goutte de liquide, c'est Ste-Justine directement. Il est trop pâle et trop faible.

- ...

J'ai recommencé à expliquer les symptômes de X-Boy, en espérant que comme dans un film, la scène ne soit plus la même... Je dois avoir rajouté des détails, car soudainement, j'ai vu dans les yeux du Doc un petit éclair de génie.

- X-Mom... Je crois que je sais ce qu'il a, votre fils. Ce n'est pas une gastro. C'est un petit rhume, mais ce n'est pas ce qui explique ses vomissements et son refus d'avaler. X-Boy fait du reflux gastrique sévère... d'où la sursalivation, le fait qu'il s'étouffe en dormant et en se réveillant chaque matin. Et surtout, il en fait de façon si intense depuis quelques jours qu'il se protège en n'avalant plus rien. Mécanisme de défense pour protéger un oesophage brûlé.

- AH HAAA! (Familiprix!) VOUS ÊTES GÉNIAL!!! C'est exactement "ça"!!! L'an passé, à pareille date, X-Boy avait eu les mêmes symptômes (en plus d'une otite) et il avait été hospitalisé trois jours avant que Dre-Grogne ne trouve que tout était relié à du reflux sévère!!!

- Ah bien... voilà qui s'explique. Mais je peux vous demander pourquoi il a cessé de prendre ses antiacides?

- Bonne question. Je ne comprends pas. Son pédiatre nous les fait arrêter une ou deux fois par année, mais il faut en venir à l'évidence que son reflux ne cessera pas et n'a jamais cessé, d'ailleurs, depuis sa naissance.

- En vérité, dans le cas des enfants syndromiques qui sont hypotoniques, le reflux est permanent et on les traite pendant plusieurs années, voire toute leur vie.

- Mmm. Je suis d'accord avec vous. X-Boy ne parle pas, mais il s'exprime de façon assez radicale. Il ne sera pas dit que je vais laisser X-Boy se détériorer ainsi encore une fois dans l'espoir que son reflux ait cessé. Il ne parle pas... ce n'est tellement pas évident de savoir s'il a mal ou non.

Sur ces mots, X-Boy a hurlé et s'est esclaffé. Il nous fait le coup chaque fois qu'un docteur trouve le bobo...

J'ai rhabillé le petit qui sautait désormais de joie, j'ai saisi la prescription de Zantac et direction pharmacie, notre deuxième maison.

Avant de partir, j'ai hésité. J'avais vachement envie de faire le plus gros câlin du monde à ce docteur-là qui, sans le savoir (ou le savait-il probablement), venait de nous sauver la vie, plus ou moins, selon la dramatisation.

J'avais également envie de hurler de bonheur dans son bureau et de danser la salsa avec X-Boy dans les bras tellement la joie était grande parce que oui, le bobo était "simple" et que le Botox = annulé, le suivi en neuro = pas à reprendre et surtout l'hospitalisation était évitée.

Je pouvais rentrer chez moi avec fiston et attendre que le Zantac fasse effet. Simple comme ça? Oui.

Ça valait un câlin plus une danse de mère-en-folie, non?

Nan. Je me suis contentée de le remercier de tout mon coeur et de lui dire que Ste-Justine pouvait aller se rhabiller. Un médecin généraliste qui a 7 enfants en comprend parfois plus qu'un pédiatre d'expérience, même si ce dernier est un Clooney de sa personne.

Un médecin généraliste qui a 7 enfants, ça a un oeil de faucon. Et une écoute en or.

Et X-Mom, elle, n'a pas la langue dans sa poche, alors hein.

X-Boy est bien entouré. (À défaut d'être bien enrobé... rhô!)

mardi 23 octobre 2012

X-Boy prend congé d'école...

Pour rester à la maison et réviser ses leçons de gaélique.

Meuh non. X-Boy est balade. Il a choppé un rhube. Ainsi, hier, lundi, je l'ai gardé à la maison afin de jouer à la mère-qui-attrape-la-morve-plus-vite-que-son-ombre. Une journée éreintante. Puisque qui dit morve, dit surabondance de bave et dit: planchers mouillés. Beurk-e.

D'ailleurs, hier, j'en ai conclu que fiston bave beaucoup plus. Et beaucoup trop. Un effet secondaire de son médicament pour contrer l'épilepsie. "Il faut choisir ses combats" et c'est un adage imprimé dans mon ADN depuis la naissance de super-fils, mais là, je trouve que changer son chandail aux deux heures et essuyer des ronds, voire des flaques, de bave sur TOUS les planchers de la maison, c'est anormal. Vous me direz qu'il y a des enfants (et des adultes) handicapés qui bavent sans arrêt, soit. Mais X-Boy ne bavait pas ainsi AVANT.

Ainsi, j'ai laissé un message en neurologie pour qu'on enclanche le processus de botoxage. Du botox? Oui oui. Du botox pour X-Boy. (Pas pour moi, n'ayez crainte). Ça vous fait sourciller? Ils vont lui mettre où, le botox? Dans les fesses, mes amis, afin qu'il devienne un mannequin de couches pour adultes! Rhôôô. (Vous êtes encore là?) Meuh non. Ils vont lui injecter la "chose" miracle dans les glandes salivaires afin de contrôler la sursalivation. C'est une pratique courante chez les patients aux prises avec ce problème d'effet secondaire dérangeant.

Et entre vous et moi, ça devient plutôt gênant d'aller chez des amis/familles avec un enfant-limace. Si nous, ses sublimes parents, sommes capables de passer outre les filets de bave et de les essuyer avec nos mains, nos bas, notre manche de chandail, les "étrangers" n'ont pas toute cette affection partagée pour le chérubin-et-sa-bave-abondante.

Anecdote: Un soir, Maman à bord est venue nous rendre visite de façon impromptue. Fille Moyenne a marché dans un rond de bave et était plutôt en colère d'avoir le tit-bas mouillé. Je la comprends. J'ai quand même évité la crise en ne lui mentionnant pas de quelle matière était faite cette flaque... mais avouez, c'est désagréable de savoir que les amis de X-Boy repartent avec un tel souvenir sous les bas ou sous les mains. X-Boy est généreux, mais quand même.

***

Tant qu'à parler de Maman à bord, je vous raconte sa visite de ce matin, mardi.

***

X-Boy s'est réveillé dans un méga-rond-de-bave qui, selon mon expérience, ressemblait à un rond de bave-vomi-morve. C'est ragoûtant. (Si vous lisez ce billet en mangeant, je suis désolée.) X-Man a nettoyé le visage gommé de X-Boy et j'ai lancé les draps dans la laveuse. Le petit matin était rempli de sourires et de gazouillis de X-Boy jusqu'à ce que vienne le temps de manger.

Oh, les hauts-le-coeur ont commencé dès qu'il a vu son gobelet. Il a quand même bu un peu. Puis a tenté de conserver pour lui seul sa consommation. Sans succès. Le tout est sorti. Étant convaincue que ce n'était qu'un surplus de sécrétions, j'ai décidé de lui donner quand même un bout de banane dans lequel se cachait son médicament. Vous devinerez que ce fut un échec. Le tout est ressorti à la vitesse de l'éclair. Gastro en plus d'un rhume? Mal de gorge intense? Virus non-identifié? (Mais AUCUN pleur du patient? Étrange...)

Aucune idée. Mais après avoir donné le bain à X-Boy et avoir nettoyé toute la cuisine au Monsieur Net (vous achèteriez du Monsieur Sale?), j'ai déposé X-Boy dans son terrain de jouets. Et il a joué tout l'avant-midi en riant et en faisant des pseudo-chansons avec sa voix de soprano.

Vers 10h00, j'ai tenté de lui donner du jus. Nan. La simple vue du gobelet l'a fait presque vomir. Bon. Qu'est-ce que je fais avec ce môme?

J'ai téléphoné à la pharmacie. Car il faut dire que j'étais en mode "très nerveux" vu que son médicament n'était pas dans son système, mais dans le système d'égoûts en ce matin d'octobre. Et on fait quoi quand un épileptique ne peut prendre ses médicaments, hein?

La pharmacienne a été très honnête. Elle a consulté une autre pharmacienne qui, comme elle, m'a suggéré de donner un Gravol en suppositoire à X-Boy et d'attendre une demie-heure avant de lui donner son médicament du midi. Pour la dose du matin, il fallait l'oublier vu l'heure tardive... Et elle m'a avouée que s'il rejetait la dose du midi, il fallait que je téléphone à la pharmacie de Ste-Justine. Je l'ai remerciée de tout coeur. J'adore ce professionnalisme qui inclut une dose d'humilité. Je préfère les gens qui ne savent pas et qui réfèrent à ceux qui inventent par orgueil.

Le hic, c'était que je n'avais pas de Gravol en suppositoires à la maison. J'ai des suppositoires pour le rhume, pour la constipation et pour le syndrome de la page blanche (vous êtes toujours là! c'est fabuleux!), mais pas ceux-là. J'ai donc téléphoné à Maman à bord afin de lui demander son aide.

Toujours joyeuse, elle m'a répondu oui et est partie sans attendre à la pharmacie. Sa plus jeune étant à la prématernelle pour l'avant-midi, c'était le moment idéal pour avoir besoin de son aide. Les hasards font bien les choses. Yé.

Une trentaine de minutes plus tard, elle se pointait dans ma cour avec l'antidote. Elle est entrée quelques minutes et m'a raconté qu'à l'épicerie-pharmacie, il y avait foule aux caisses. Elle voulait acheter des raisins pour les filles mais ho, elle ne pouvait se permettre d'attendre... C'est là qu'elle a aperçu une maman qu'elle connaît, sa fille fréquentant la même prématernelle. Elle lui a donc refilé sa grappe de raisins qu'elle lui rembourserait tantôt et elle a payé "mon" achat afin de filer le plus rapidement possible chez moi.

Elle m'a dit: "Tu vois X-Mom, c'est vraiment un bel exemple de "Donnez au suivant".

J'ai acquiésé. Et j'ai rajouté: J'ai un karma avec les raisins quand X-Boy est malade, non? Tu te souviens de Yvon et de ses raisins en spécial au Super C? Elle a acquiésé. Décidément, je me prends des actions chez SunMaid dès demain!

***

Maman à bord est restée quelques minutes et elle a aperçu X-Boy qui jouait en chantonnant dans le fond de la cuisine. Plus brave que moi, elle a tenté de l'interpeller.

- X-Boy!!! Coucou X-Boy!!!

Niet. X-Boy ne se retourne pas. (Bonne chance Maman à bord...)

- X-BOY!!! J'AI UN PLAT DE PLASTIIIIIIIIIIIIIIIIIQUE!!!

Je l'ai regardée, intriguée et amusée.

Elle a hurlé cette phrase qui s'est avérée magique. X-Boy s'est retourné, a planté son regard dans le sien, même malgré la distance, et lui a fait part de son plus beau sourire d'enfant malade!!!

J'ai hurlé de rire.

- Mais Maman à bord, c'est ça!!! Tu l'as trouvé!!! Son nom n'est pas X-Boy, mais Plat-de-plastique!!!

On a beaucoup ri.

Maman à bord a cette façon de rendre une matinée morne et visqueuse en un espoir d'éclaircie...

Et en plus, elle a fait la livraison de l'antidote qui a fait que ce midi, X-Boy a réussi à avaler son médicament (non sans peine, il a fallu que je sois très très distrayante pour qu'il ne vomisse pas encore!) et qu'en ce moment, il dorme paisiblement.

Vive le Gravol, hein?

Oh oui.

Si ça peut nous éviter d'aller à l'urgence à Ste-Justine, je veux bien prier le Saint-Gravol pour les trois prochains jours.

Amen.

jeudi 18 octobre 2012

Photographier la différence...

Aujourd'hui, c'était la journée-photo à l'école de X-Boy. On demandait à 4 ou 5 parents de faire du bénévolat lors de cette journée. J'avais donné mon nom et j'ai été appelée. Vous me direz: ça ne devait pas se bousculer aux portes... Aucune idée, mais j'aime l'idée d'être sélectionnée. Ça me remonte l'ego de non-travailleuse-rémunérée.

Ainsi, je me suis présentée à l'école de X-Boy à 13h00, alors que lui, il y était déjà depuis 12h45. Pour ne pas défaire sa routine, je l'avais fait se rendre en autobus. Et entre vous et moi, je sauve mes lombaires. Chut.

En compagnie d'une autre mère et d'un père (oui oui, un PÈRE!!!), on nous a dirigé au gymnase là où le photographe faisait son boulot. Sur une petite table se trouvaient la liste des groupes, un bac de lettres et de chiffres à accrocher au tableau noir qui se retrouve devant le groupe (vous savez, comme dans notre temps!!!) et les noms des élèves sur des papiers avec leur code barre respectif. C'est là où j'ai encore eu un peu mal à la surtechnologie. "C'est plus rapide pour le photographe: il scanne le code, le nom de l'enfant apparaît et ça se classe automatiquement dans le bon fichier". Beurk-e. Je m'ennuie du bon temps où on utilisait un marqueur, un crayon, et notre cerveau, tiens.

Bref, nous nous sommes séparés les tâches. J'étais en charge du tableau noir en tissu avec les lettres à changer (ça me faisait penser au "Lite-Brite"!) et d'installer les enfants sur le banc pour la photo de groupe. L'autre mère dirigeait ensuite les enfants vers l'endroit où ils seraient photographiés individuellement, puis le père s'occupait d'aller chercher les groupes dans les locaux respectifs.

Malheureusement, X-Boy avait eu sa séance cinq minutes avant mon arrivée. J'étais un peu déçue... Mais bon.

Le premier groupe est arrivé. Un groupe de 5 ans. Des enfants "TED" ou autres. En clair, des enfants sur qui "ÇA ne paraît pas". Ils étaient hyper-mignons et assez disciplinés pour bien s'asseoir sur le long banc. Les photos individuelles se sont prises à la vitesse de l'éclair. Le photographe était charmé, puisque paraît-il, le matin fut très très pénible et il avait pris énormément de retard...

Le deuxième groupe s'est pointé. Six enfants dans des fauteuils roulants. Zoup, moi et le père avons tassé le long banc, puis nous avons stationné les six enfants un à côté de l'autre. Ils étaient multi-handicapés et c'est à ce moment que j'ai commencé à rire. De bon coeur.

Ici, ne soyez pas sensibles, je ris des situations. Pas des enfants. Je les respecte de tout coeur, mais c'est vraiment marrant de faire des photos avec des enfants "comme ça".

Au centre se trouvait une fillette très enjouée qui portait un chandail jaune soleil. Elle rayonnait, sans mauvais jeu de mots. Le hic, c'est que ses bras, eh ben, elle ne les contrôle pas. Alors elle a balancé une gifle du revers de la main à sa copine tout de rose vêtue qui avait "déjà" l'air très contrariée. J'ai éclaté de rire. La prof, sans même avoir regardé la scène s'est esclaffée: "Fille-Soleil vient de gifler Fille-Ronchon"? J'ai répondu oui. J'ai eu droit à plein de sourires des autres enfants. Paraît que ça arrive tout le temps.
Ensuite, il était impossible de faire regarder le grand blond "droit devant". Sa tête n'avait pas l'air de connaître cette option, quoi. La prof a dû apporter un mini-radio derrière la tête d'un autre afin qu'il cesse de faire des oui-non à la vitesse de l'éclair. Puis, l'éducatrice a apporté un jouet-mou à un autre garçon qui ne savait plus quoi faire avec ses mains. Enfin oui, il savait justement trop bien se mettre les doigts dans le nez. Rhôôô. Tout pour me plaire, quoi. J'avais le sourire jusqu'aux oreilles.

Le photographe est arrivé à ce moment, alors qu'à plusieurs, nous tentions de faire en sorte qu'il y ait une sorte de cohésion dans ce groupe. Il a soupiré. J'ai levé les yeux. Il avait l'air contrarié. Il a interpellé plutôt froidement la professeure:

- S'cusez mais la fille en jaune, est-ce qu'elle peut baisser ses bras?

J'ai verdi d'incompréhension. Était-il vraiment sérieux? Ce n'est pas évident que cette enfant a une forme lourde de paralysie cérébrale???

La prof a haussé les épaules. Elle a répliqué:

- Euh.. ce ne sera pas facile. Plus elle est contente, plus elle se crispe.

Je n'aidais pas la situation, puisque je lui souriais très vivement, à cette fillette-soleil...

Le photographe a ronchonné:

- Ouain.. ben ça ne la met vraiment pas en valeur.

Il m'a regardé. J'étais hébétée et comme j'affichais un sourire ardent à défaut de le mordre, il a cru que j'abondais en son sens.

- X-Mom... ça ne sera pas la meilleure photo, celle-là. Tu crois qu'on pourrait lui installer un 2X4?

- Avec une grosse chaîne pis un cadenas aussi? (Tu la veux où ta gifle consciente, le chauve???)

- Hahaha... oui, un paquet de chaînes à truck... rhâ rhâ rhâ.

J'ai soupiré. Je ne pouvais pas croire que j'avais entendu ce genre d'inepties. Je me suis concentrée sur les enfants, puis le photographe est parti les photographier en individuel.

Une dizaine de minutes plus tard, j'ai accueilli un deuxième groupe. Des multi-handicapés, mais marcheurs. Et pour marcher, ils marchent. Certains très grands et longilignes, d'autres trappus et costauds, ils marchaient vite et partout. J'ai ri. C'était juste tellement beau de les voir envahir le terrain sans pudeur ni autre préoccupation. Leur professeur les a ramenés à "l'ordre", ils se sont regroupés devant le long banc. Puis, il a fallu les aider à s'asseoir. Pour ceux qui bougeaient de façon désordonnée, ce fut tout un boulot. Tout en riant, j'ai ramené au banc, pour la dixième fois, un garçon qui semblait être le fugeur de l'école. Il s'est finalement assis. Le photographe est arrivé à temps.

- Bon tout le monde met ses bras en bas.

Et hop, sur les sept, quatre ont réellement "mis leurs bras en bas". PAR TERRE. Littéralement. J'ai éclaté de rire. La prof et l'éducatrice aussi. Mais pas le photographe qui a encore soupiré.

- Bon.. pas comme ça. Vos mains SUR vos genoux.

Les enfants ont placé leurs mains au bon endroit. Puis il leur a demandé de sourire. Oh oh. Sur les sept, trois n'avaient pas le sourire présent, quoi.

- Ok. On regarde ici et on dit: Merci!!!!

Les trois n'ont pas voulu dire Merci. (D'ailleurs, c'est pas un peu plate comme mot? On n'a plus le droit de dire Cheese parce que le fromage c'est trop gras?!?)

Pour aider le photographe, j'ai levé les mains au ciel en disant: ON SOURIIIIIT!

Les trois ont AUSSI levé les mains au ciel en disant: ON SOURIIIIIT!

Je ne me pouvais plus. Une vraie caricature. Le photographe m'a regardée avec un regard mi-enjoué mi-découragé puis je me suis excusée. J'ai plutôt tapé dans mes mains pour les encourager à sourire.

Sauf que oui, vous aurez deviné, les trois ont tapé dans les mains. La grande folie!!!

J'ai décidé de m'éclipser. Mes fous rires n'auraient en rien aidé la situation, puisque si je m'étais penchée pour rire, mes trois amis se seraient penchés aussi. Hiiiii.

Une vingtaine de minutes plus tard, l'autre groupe est arrivé. Des ados. Très grands, certains fraîchement rasés, portant une chemise bien lisse et une veste en laine très chic. Deux filles, belles avec de cheveux lisses et brillants. Ils se sont installés sur le banc sans trop rouspéter. Seulement un des ados ne voulait pas sourire.

Le photographe lui a demandé:

- XYZ, es-tu capable de sourire et de me montrer tes dents?

Il a opiné de la tête et il a MONTRÉ SES DENTS AVEC SON DOIGT!

Ce que j'ai ri. "Dans les dents, le photographe, hein?" La professeure était rouge de rire, elle était à la fois gênée de la réaction de son élève et à la fois bien consciente qu'il avait fait ce qu'on lui avait demandé.

Les enfants sont d'une simplicité désarmante. Différents ou non, admettez.

Le troisième groupe est arrivé. Certains en fauteuils, d'autres qui marchaient. Un garçon a roulé jusqu'à moi en riant.

- Allôôôôôôô, m'a-t-il dit de sa voix chevrotante.

- Allô!

- Toi... madame maman?

- Oh non, moi juste madame. Pas ta maman.

- Toi pas madame maman?

- Non, juste madame.

- Allôôôô Madame!!

- Allô!

- Toi Madame viens proche.

Il a tiré sur mon bras. Je me suis approchée de lui. Il s'est mis à caresser mon avant-bras, puis, il a soulevé ma manche.

???

Je ne savais pas trop comment réagir. Je voyais bien qu'il ne faisait rien de mal, mais en même temps l'idée m'est venue qu'il voudrait peut-être lever mon chandail au complet. Et bon, vu l'air plutôt macho du photographe, l'idée ne m'enchantait pas réellement. Je l'ai interrogé.

- Qu'est-ce que tu fais avec mon bras?

- Un... un... deux...

???

J'ai aperçu son professeur. Je lui ai demandé ce qu'il faisait. En riant elle m'a répondu ceci:

- Oh!!! Il a découvert ce matin-même que nous avions tous des grains de beauté sur les bras, alors il les compte!

- D'accord!

J'ai été charmée. Sincèrement. Les enfants s'émerveillent à la découverte du moindre petit détail qui, jusque là, était resté inaperçu.

***

La journée s'est ainsi déroulée. J'ai tellement souri que j'en ai les muscles de la mâchoire courbaturés.

Je ne peux en dire autant du photographe, qui, tout au long de la dernière heure, s'est plaint à toute la planète qu'il était fatigué, rendu sourd, qu'il n'avait plus de voix, plus de cerveau, plus d'énergie.

Il s'est plaint de tout ce qu'il a pourtant, de tout ce que plusieurs de ces enfants rêvent d'avoir.

Il a osé pleurer sur son pauvre sort d'homme épuisé de travailler si dur.

***

Il est peut-être rentré chez lui ce soir et a raconté à son poisson rouge en plastique (il n'aurait pas le temps d'en avoir un vrai) qu'il s'était tapé une gang de débiles à la job aujourd'hui.

Et ce soir, il s'est couché en se gonflant le torse d'être si normal, si beau, si intelligent.

En se répétant que la différence, demain, il l'embellira grâce à Photoshop.

Parce que hein, son boulot, c'est de faire des photos. Des BELLES photos.

Pas des photos avec des émotions.

C'est des trucs pour les matantes, les photos artistiques.

Soit.

N'empêche qu'aujourd'hui, j'ai vu un photographe handicapé de la lentille.

***

Et j'ai vu des enfants heureux.

***

Et vivants.

mardi 16 octobre 2012

Ronds de soleil et autres anecdotes

Cela fait un bail que je n'ai fait une rafale: allez hop alors!

1- X-Boy et les ronds de soleil.

X-Boy est un enfant du soleil. Littéralement. Depuis qu'il peut se déplacer seul, aussitôt que le soleil dépose un rayon sur le sol, et ce, de n'importe quelle pièce, il est inévitable que, quelques minutes plus tard, vous trouviez X-Boy bien assis dans son "spot" lumineux. X-Man s'inquiète souvent en me demandant: "il ne peut pas avoir un coup de soleil à passer autant d'heures dans un rond de soleil?". La réponse est non. Tout ce que X-Boy attrape, c'est ce que nous ne nous permettons pas (ou plus) de faire. Il attrape de la vitamine D, bien inconsciemment. Et je crois que consciemment, il attrape son énergie et sa bonne humeur pour mieux la partager ensuite.

2- X-Boy, Paploo et les ronds de soleil.

Hier, j'avais un suivi de rendez-vous médical pour ma gentille personne en Estrie. L'adage veut que: "si médecin de famille tu as (et qu'il est bon), où qu'il soit dans ta province, tu le gardes et tu y vas, grande folle". J'ai donc emmené X-Boy dans ce périple et par le fait même, je suis allée rendre visite à la Fée Rouk, question d'aller prendre mon rond de soleil en sa compagnie. Avec Fée Rouk, même s'il fait gris, ça illumine de partout à ses côtés.
Fée Rouk a comme animal de compagnie une chatte espagnole qui a une personnalité franchement singulière. Et elle aussi, elle affectionne les ronds de soleil. (Quand je me demande si j'ai donné naissance à un chat...)

Fallait voir X-Boy "spotter" le rond de soleil de Paploo. Bien gentiment, en traînant deux ou trois bébelles, il s'est installé dans le rond de soleil de Madame qui est partie en lâchant quelques miaulements de contestation. Plus tard dans la journée, je suis allée changer la couche de X-Boy sur le "lit" de Paploo, et de Fée Rouk, tiens. X-Boy n'a pas souvent eu de contact avec des chats. Ayant eu des chats toute mon enfance, je sais à quel point ces bêtes n'affectionnent pas nécessairement les enfants et leurs manies brusques et incontrôlées.

C'est là où X-Boy se distingue encore. Sur le lit, il jouait avec ses jouets, ne se préoccupant point de cette grosse boule de poils qui bouge, pourtant... Après plusieurs minutes, Paploo a décidé de venir voir le petit garçon qui jouait sur "son" lit. "LE voleur de ronds de soleil...". X-Boy a senti la présence du chat et s'est collé sur moi. Paploo est allée se coller sur Fée Rouk. Puis, peu à peu, Paploo s'est avancée vers X-Boy et l'a frôlé. Ce qui a fait rire X-Boy aux éclats. Sans trop la regarder, il a mis sa main sur sa tête et à l'aide de Fée Rouk, X-Boy a flatté le chat pendant de longues minutes. Sans mots dire. Puis, X-Boy est retourné à ses jouets, Paploo à sa routine de chat et la rencontre était terminée. Fallait ressentir tout le respect du monde entre ces deux êtres. J'étais fière de mon fils. Le respect des autres, il connaît. Et les ronds de soleil, ça se partage, allons.

3- X-Boy au zoo

Le lundi de l'Action de Grâce, nous sommes allés en famille au Zoo de Granby. J'avais échangé des millions de Air Miles pour obtenir deux billets adulte. Tant d'années de labeur pour ça! Woouh. Arrivés à la billetterie, je demande un billet pour enfant. Je sors mon portefeuille, puis la mère au guichet voisin me dit: "Attendez avant de payer. Voici un billet gratuit. Je n'ai qu'un enfant et à l'école, ils donnaient deux billets par enfant." ??? J'étais charmée, totalement. La fille de la billetterie un peu moins. Elle venait de pitonner sa transaction et elle a dû faire venir sa gérante. Désolée ma petite, la générosité pure, ça dérange toujours le système.

Ainsi, cette journée au Zoo ne nous a rien coûté. Triple-joie familiale et financière, quoi. La journée fut magnifique, les arbres étaient décorés de feuilles colorées et le vent frais nous faisait de belles joues rouges. Pas trop de monde autour pour faire paniquer X-Man qui hait les foules, la journée aurait été ultra-magnifique si X-Boy avait daigné regarder les animaux.

Scène typique:

Nous sommes devant l'enclos des éléphants. Le mastodonte est à deux pieds de nous. X-Man sort X-Boy de sa poussette et lui montre l'éléphant. X-Boy ne regarde PAS l'éléphant. Il regarde en riant la clôture à laquelle il tente par ailleurs de s'agripper. JE ris aux larmes. Et lâche: "X-Man, à quoi tu penses, un éléphant, c'est pas assez gros!!!". X-Man a grommelé, a réinstallé le petit dans son bolide et nous sommes allés voir tous les animaux avec l'espoir de. Je m'étais fixé un objectif: "Si X-Boy regarde au moins UN animal, la journée sera réussie". X-Boy A REGARDÉ avec TOUTE son attention les poissons qui nageaient dans les aquariums. Fasciné, il mettait sa petite main sur la vitre en criant de bonheur. En sortant de cette zone du "Pacifique", X-Man s'est exclamé:

- Demain, j'achète un aquarium!!!.

J'ai freiné son ardeur en lui mentionnant le manque de place pour. X-Man a grommelé avec un fond de sourire satisfait.

Cette phrase ne battra tout de même pas THE phrase de la journée lancée par un père contrarié:

- Veux-tu me dire pour QUI on est au Zoo, X-Mom?!? X-Boy ne regarde même pas un crisse d'animal!!!

Je la ris encore. Fallait voir X-Man lever les mains au ciel, exaspéré. Avoir un enfant différent, ça te réveille une colère. Et ça fait rire ta blonde pendant des jours.

4- X-Boy fait son premier manège

Au Zoo, je me souvenais qu'il y avait plusieurs manèges pour les petits. J'avais ainsi le grand espoir de faire vivre des sensations fortes à X-Boy. Je me suis retrouvée très déçue, voire triste, de constater que X-Boy était trop "mou" pour se tenir seul dans les manèges pour petits. Et que moi, malgré mes 5 pieds 1, j'étais TROP GRANDE pour aller avec lui. Blah. Avant de me taper une dépression, je suis allée voir le directeur des manèges qui se trouvait à la billetterie, par hasard.

- Bonjour Monsieur. Je vais vous avouer en toute honnêteté que j'ai envie de pleurer en ce moment. Vous ne savez pas à quel point j'avais hâte de voir mon fils dans un manège pour la première fois. Mais voilà, il ne peut en faire aucun. Je peux savoir pourquoi les "avions" dans lesquels j'aurais pu embarquer avec X-Boy ne fonctionnent pas aujourd'hui???

- Madame... il est brisé, ce manège.

- ET le petit train, alors???

- À cause des feuilles d'automne sur les rails, les roues barrent. Je suis désolé.

- Moi aussi. Vraiment. Il n'y a aucun manège que mon fils handicapé pourrait faire avec moi?

- Bien sûr, il y a le caroussel! Il pourra se tenir après le poteau. Les enfants de deux ans le font!

- Mmm. Mais mon fils ne tiendra pas la barre. Il ne comprend pas vraiment l'intérêt de tenir une barre. Il va vouloir "explorer" le manège, pas rester tranquille sur un cheval.

- Mais vous pouvez embarquer avec lui. Le maintenir en étant debout à ses côtés, tandis qu'il sera assis.

- Non plus. X-Boy est beaucoup trop grand et trop fort. Il bouge vite. Je ne pourrai pas le tenir toute seule...

- Mais allez-y avec votre conjoint!

- On peut?

- Bien sûr, je vais aller avertir l'opératrice du manège. Suivez-moi.

Je flottais sur un nuage de bonheur!!! Mais fallait voir la mine "t'es folle, on ne va pas embarquer à DEUX parents là-dessus, X-Mom!" de X-Man. Je la ris encore, celle-là aussi.

Eh bien, nous l'avons fait, ce tour de manège. Fallait voir le visage de X-Boy s'illuminer lorsque le tout s'est mis à tourner et à monter-descendre. X-Boy riait aux éclats et tentait, effectivement, de se lancer au sol de toutes ses forces. MAIS, il a tenu le poteau. Allez savoir, il avait "compris" l'importance du maintien. X-Man aussi. Fallait le voir verdir au fil des tours. "Ça achève-tu ben vite, c'te niaiserie-là?!?.

Je crois qu'à Granby, on m'entend encore rire. Fallait voir le visage des autres parents qui saluaient leurs enfants. "Non mais t'as vu les deux parents-poules?!?"


5- X-Boy a reçu son premier certificat scolaire

Un prodige, je sais. Et devinez dans quelle matière académique? La Trotte, mesdames, messieurs! Oui, oui, vous avez bien lu. X-Boy a bien fait sa trotte, alors il a reçu un "Certificat de trotteur". C'est-y pas beau la vie?!? J'ai sauté de joie. Pas parce que mon fils a bien trotté dans sa marchette en compagnie des autres élèves, mais bien parce que cette école est VRAIMENT adaptée à la réalité de "ces enfants-là" dont fait partie le mien qui est si "attachant". Peut-être que dans un an, X-Boy recevra un Certificat de Marcheur. D'ici là, je vais lui faire un "wall of fame" du meilleur trotteur de Ste-Banlieue. Je vous mets au défi de venir faire la course avec votre marchette. Quoi, vous n'en avez pas? Vous n'avez jamais eu de certificat pour votre bonne trotte? Quelle injustice, hein?

5- Décore-Mom a encore frappé.

Mais cette fois, je fus secondée, voire devancée, par X-Man. Non non, il ne vient pas de reperdre son boulot (je vous avais eu avec un titre de Décor-Man, avouez!), mais le samedi matin du long week-end, X-Man s'est lancé dans la peinture de la salle de bain. Comme ça, sans crier gare ou "X-Mom, va falloir que tu décrottes les murs avec moi, lalalère"!. Bref, ce samedi-là, nous avons lavé, décrotté et déchampignonisé les murs jaune laid de cette foutue salle de bain trop petite et trop "vintage" pour être citée dans le cahier Maison de La Presse...
Sauf que X-Man n'étant pas tombé dans le chaudron du sablier quand il était petit, n'avait pas calculé la loooongueur de ce décrottage et tout le temps que ça prendrait pour préparer l'application de la peinture. Et il n'avais pas prévu que X-Boy, lui, serait complètement surexcité de nous voir nous affairer tout près de sa toilette = son jeu d'eau favori.
Alors hein, cette journée fut remplie de "X-MOM!!! Viens tasser le petit!!! Il grimpe dans l'escabeau! Il a pris ma guénille et il se la passe dans la face!!! Il lance tous ses jouets dans le bain!!!" et d'autres sacres bien appropriés car rien n'est standard dans cette foutue maison. X-Man a divinement baptisé le tuyau de la laveuse qui ne voulait PAS se dévisser tandis que moi, je dansais dans la cuisine pour amuser X-Boy et aussi pour ne pas m'en aller en courant. Je n'aime pas entendre les complaintes de l'homme en incapacité de (dé)construction...

Par chance, l'Ange-de-la-Rénovation a cogné à notre porte à ce moment critique qui aurait pu se solder par: "On déménage, X-Man, on déménage si ça continue!!!". L'AdlR a donc sauvé notre vie de couple. Et le tuyau de la laveuse, généreux ami, hein? Il a réussi à comprendre l'attirail installé par l'ancien-proprio-aux-zéro-talents et il a fait réapparaître le sourire dans le visage de X-Man. Et dans le mien. Mais pas dans celui de X-Boy; X-Boy n'avais cessé de rire depuis le petit matin. Allez savoir pourquoi.

J'ai profité de la venue de l'AdlR pour lui demander comment je pouvais nettoyer la "fan" du poêle. Non pas que ce soit compliqué, mais ici, puisque tout est étrange, je ne voulais pas risquer de briser ladite "fan" en la dévissant. Il s'est donc sali les mains dans la graisse et m'a présenté une plaque de "fan" qui, sans blague, n'avais jamais été lavée depuis au moins 10 ans. Il y avait un pouce de graisse jaune et brune DANS la plaque et tout cela venait avec des filaments de graisse qui se collaient à nos mains pour le fun de. Parce que des fils de graisse, ça n'a que cette fonction. Se coller pour le fun de. L'AdlR était subjugué devant cette dégueulasserie. X-Man est sorti de la salle de bain pour venir voir pourquoi je criais de dégoût.

- ARRRRK!!! Mais c'est ÉCOEURANT!!! X-Mom, tu veux VRAIMENT t'attaquer à ça, là???

Regards de L'AdlR et de mon homme en ma direction.

- OUI. Faut que ça se fasse. Et X-Man, il n'y a PAS de place dans la salle de bain pour que je t'aide avec la peinture. Faque c'est ça. En plus, X-Boy va rester près de moi, donc tu vas avoir la paix.

L'AdlR nous a quitté en nous souhaitant bonne chance. Il n'a jamais aussi bien dit. Ça en prenait de la chance pour tomber sur une telle incongruité de "fan"... Imaginez-vous qu'après avoir fait tremper la plaque dans une solution top-décrotteuse, je me suis aperçue que l'idiot d'ex-proprio avait PEINTURÉ la plaque de la "fan" DEDANS!!! Je ne sais pas si vous pouvez visualiser la chose, mais c'est d'une imbécilité!!! Pourquoi diable quelqu'un a-t-il eu une idée aussi idiote??? Ce qui fait que ça m'aura pris DEUX heures pour enlever ladite peinture en plus de toute la graisse. Le bal des sacres était rendu dans la cuisine. Effet d'entraînement.

Le lendemain, la salle de bain était loin d'être terminée, la plaque ressemblait enfin à une plaque et mes mains étaient remplies de coupures, de peau écorchée et de sècheresse intense.

Résultat: La prochaine fois que X-Man a une envie de changement, je lui propose d'aller s'acheter une nouvelle sorte de café.

6- La campagne au campagnol, prise 2.

Puisque je remarque que ma rafale avait une thématique animalière dominante, je termine en vous disant que nous avons attrapé un autre campagnol. Le couple est-il réuni au cimetière des tites-bebittes?

Sais pas. Mais si on en attrape un autre, je déménage.

Hahaha.

X-Man fait des spasmes quand je sors cette phrase.

Voyons donc.