lundi 20 décembre 2010

Pourquoi pas...

Vendredi matin, 5h30. X-Boy se réveille en turbo-crise. Du jamais vu. J'arrive dans la chambre, le petit danse la samba de la chenille à presque quatre pattes. Je le sors du lit, incapable de le tenir, il me glisse entre les mains et s'écrase sur le plancher. Mais noooooon. C'est pas arrivé, mais ça aurait pu. À 5h30 du matin, mes bras de Hulk ne sont pas tout à fait réveillés.

X-Man, toujours debout aux aurores à travailler dans ses dossiers, arrive à la rescousse, la mine basse et déconfite. Et inquiet.

- Mais qu'est-ce qu'il a???

- Aucune idée, mais ça lui fait un mal incroyable.

- Attends, je le prends.

D'ordinaire, les bras de papa signifient "joie et jeux infinis", mais là, rien. Que des pleurs et du tortillon diabolique.

- Hmm. Va vraiment pas bien. (Constat commun)

- Une belle journée en vue, rajoutai-je, tristounette.

Car oui, ça me rend très triste que le gamin soit aussi souffrant et aussi, que nos plans soient encore changés.

Et cette fois-ci, les plans étaient vraiment chouettes. Et tout fonctionnait! (grmblmgrbl)

Le plan: vendredi matin, je faisais les bagages de X-Boy et je roulais tranquillement vers la campagne où Mamie-D et Papy-J vivent paisiblement. Mamie-D revenait du boulot à midi, allait chez la coiffeuse (c'est le temps des fêtes!) et je pouvais lui laisser X-Boy à partir de 15h00 et revenir tranquillement à la maison. Pour passer une VRAIE soirée de FILLE, toute seule dans mon pyjama laitte et ma robe de chambre chaude et mignonne (pas que du laid, chez moi!) et je me louais un film cucul pour ensuite me prendre une mini-dose de somnifère (c'est prescrit par le doc pour LE soir où je pourrai dormir pour VRAI... jamais essayé encore...) et me réveiller en paix le samedi matin.

Pendant ce temps-là, X-Man serait à son party de bureau toute la soirée, boirait de l'alcool légalement et dormirait à l'hôtel pour rentrer à l'heure qu'il veut le lendemain matin. Et moi, en me réveillant, je sautais dans ma bagnole et j'allais faire mes courses de Noël SEULE. Et parmi la foule. Je revenais, on se faisait un souper tranquille et on RELAXAIT toute la soirée de samedi. Pour se réveiller QUAND ON VEUT dimanche matin et ensuite récupérer le petit en fin de journée.

Une belle fin de semaine de RÉPIT. C'est ainsi que l'on appelle ça dans la jargon des travailleuses sociales et cie.

Mais non...

A fallu que X-Boy déclenche les grandes souffrances (toujours incomprises) vendredi matin. Que X-Man parte au travail hyper-angoissé, laissant mon moi-même hyper-angoissée aussi...

Mais qu'est-ce qu'il a, bordel??? Ça n'a pas de sens de souffrir ainsi.

X-Boy n'a rien bu, ni rien mangé toute la journée de vendredi. Dans l'après-midi, subjuguée devant autant d'incompréhensions médicales, je téléphone à la clinique où il est suivi en "urgence" depuis septembre. Je demande à parler au docteur X, un gentil, et on me répond: impossible. Bon, c'est impossible de parler à un docteur. Soit. Mais je fais quoi avec un bambin sans fièvre (the critère pour aller à l'hôpital) mais qui ne se tient plus debout et qui se pète la tête sur le plancher??? "On assure un suivi pour les patients qui réagissent mal aux traitements antibiotiques. Pouvez-vous être là, demain samedi matin, à 9h30?"

- OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII! J'ai hurlé dans le téléphone. Ça l'a fait rire.

J'ai téléphoné à X-Man, lui ai expliqué le rendez-vous du lendemain, lui ai suggéré de s'amuser à son party, que tout allait être sous contrôle, que X-Boy finirait par dormir et manger. Demain ou aujourd'hui. On verra.

X-Boy a passé la journée dans mes bras, à pleurer tout bas. Comme s'il n'était plus capable de pleurer fort. C'était à fendre le coeur. Je lui ai donné du Advil, il s'est endormi une heure dans mes bras et vers 16h00, il a fait le silence. Plus un mot, il a grignoté un petit biscuit et a joué avec ses jouets préférés sans sourire ni dire "bobobo".

Le téléphone a sonné C'était Tatie-C. Et là, les valves du découragement post-traumatique-d'osties-d'otites-qui-partent-pas-et-qui-causent-des-journées-de-merde se sont réouvertes. Par chance, les téléphones sont imperméables! Tatie-C. m'a rassurée, m'a fait rire et m'a rappelé que j'avais le droit d'être fatiguée et que c'était mieux que je pleure là, là, que le 24 au soir, en plein souper!!! (Un autre plan qui tombe à l'eau!!!) Elle m'a laissé beugler contre tout ce qui m'enrage, me décourage, me déprime et m'exaspère et ça m'a fait un grand bien. Merci Tatie-C.

J'ai raccroché. Fait un gruau au petit. Il a avalé 4-5 bouchées. Toujours en silence. J'ai annulé notre fin de semaine de répit. Le coeur toujours gros. Mais bon. Ça va passer.

Samedi matin, X-Boy se réveille (après une nuit à dormir sans se réveiller???) tout heureux. Il boit son lait, mange ses céréales et gazouille sur les tits-tapis.

J'arrive chez le docteur. Monsieur est tout heureux, sourit au doc. Je ne comprends plus rien. Et je commence à croire que je suis la folle du logis.

- Vous savez, X-Mom, il devait combattre un virus sous-jacent, hier. D'où la condition générale médiocre et le peu d'énergie. Mais aujourd'hui, il va mieux. Et les otites sont disparues. Je vous donne un antibio de "sauvegarde" pour qu'il ne rechute pas jusqu'au 28 décembre, rendez-vous chez l'ORL. Ne perdez pas courage, les enfants sont ainsi. Un jour c'est la fin de monde et le lendemain, plus rien. C'est quoi déjà, son syndrome? Je vais faire des recherches.

- Optiz C. 12 recensions aux États-Unis, 2 en Espagne et 40 dans le reste du monde. Fascinant.

- En effet.

(Vous le voulez pour un week-end????)

De retour à la maison, c'était le "happy boy". X-Man est arrivé, les yeux cernés d'avoir imaginé le pire scénario et a souri en voyant le spécimen jouer avec une énorme boîte de carton.

- Il va bien?

- Bien sûr!!! On est allé chez le doc pour rien. J'adore ça.

- Et ses otites?

- Plus rien. Un virus sous-jacent.

- ?

- Essaie pas de comprendre. On n'a pas les bons yeux pour lire les petits caractères dans les contrats de "mise au monde".

- Alors qu'est-ce qu'on fait?

- Heu...

J'ai téléphoné à Mamie-D. Elle a suggéré qu'on lui amène le prodige dimanche matin et qu'on profite de notre journée.

Et c'est ce qu'on a fait. Aussitôt le bambin hors du lit, on a sauté dans la bagnole et on l'a laissé chez les grands-parents.

Et on a eu un plaisir fou à être "libres". Pas d'inquiétudes, de maudites bottes d'hiver qui tombent, de tit-jus à donner avec du laxatif. Wowoowowowowow.

On s'est promené dans un énorme magasin de jouets à regarder toutes les inventions du siècle pour une marmaille en manque de bébelles, on a acheté nos cadeaux de Noël en rigolant et en rêvant à "plus tard, quand X-Boy sera plus grand" et on est allé au cinéma.

Voir un film ne nécessitant aucune neurone. "L'appât" avec Guy A. Lepage et Rachid Badouri. Côté scénario, nullité. Mais côté laideur de Guy A. 100%!!! Tout le long du film, je chuchotais "Mais y'est donc ben laiiiiiiid!!!" et ça me faisait rire aux éclats. Et que dire de sa voix aigüe et nasillarde à faire peur...

X-Man m'a fait remarqué que j'ai été la seule à rire autant.

Je fais donc partie des spectateurs sans sens critique?

Hahahaha.

Rions un peu.

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