lundi 9 août 2010

À la rencontre d'un petit homme...

Hier, jour de mon anniversaire (je vous raconte mon week-end de princesse plus tard), je suis allée rendre visite à mon frérot et sa petite famille...

Et j'ai rencontré leur Petit Homme (alias neveu Super-Génie) pour la première fois. Bon, je sais qu'il a deux ans et des poussières et que je le connais depuis sa naissance, je suis sa marraine, c'est le cousin de X-Boy, le fils de mon frère chéri et de mon amie de longue date (je suis une marieuse, si ça vous dit!), mais je n'avais jamais vraiment ouvert mon coeur à ce petit homme.

Pas par méchanceté, pas par jalousie... mais par protection pour mon coeur de maman d'un enfant handicapé. Depuis la naissance de nos deux garçons, à mon frère et moi, cela a toujours été un obstacle difficile à surmonter pour moi, que de voir et d'accepter les différences. Et j'ai fait plusieurs thérapies dans mon cerveau pour arriver à me détacher de ces sentiments étranges qui m'habitaient, mais en vain.

Quand j'arrivais au sein de cette famille "normale" si près de la mienne, je refermais mon coeur de marraine sur mon coeur de mère et je ne m'approchais pas trop facilement de Petit Homme. Je l'observais en cachant ma peine sous des silences et des rires trop forts et je me disais: "Wow, qu'ils sont chanceux. Qu'il est chouette à voir grandir aussi rapidement... il marche, court, saute et il parle tous les mots qu'il apprend... il connaît tous les prénoms, il connaît ses couleurs, il danse, il chante "Spider Man", il mange seul et il m'aime sans condition.".

En effet, Petit Homme est toujours venu à ma rencontre et n'a jamais levé le nez sur moi. Et pourtant, je rêvais d'être la matante-fofolle qu'il adorerait, la marraine qu'il attend impatiemment près de la porte lorsqu'il reconnaît sa voiture par la fenêtre... bref, la matante-que-je-suis-pourtant. Mais je ne l'étais pas.

Et hier, quand j'ai franchi la porte, j'étais là. Pour vrai, enfin, sans barrière. Petit Homme est venu en haut de l'escalier, il m'a souri, s'est caché le visage dans le pantalon de son père et un coup les bisous usuels donnés aux adultes, je me suis retrouvée dans son regard.

Je me suis mise à son niveau, je lui ai pris le visage entre mes mains et j'ai vu le petit homme que j'aime tant me regarder avec les mêmes yeux. J'ai vu au fond de ses yeux verts et brillants tout le bonheur de me rencontrer enfin, d'avoir accès à cet amour timide que je gardais pour moi. Je l'ai serré fort fort contre moi et j'ai respiré un peu de paix. Paix sur cette douleur indescriptible de se freiner d'aimer un petit du même âge "normal", paix sur ce sentiment de tristesse et d'impression de ne pas avoir été assez "normale" pour avoir un enfant "comme les autres", paix sur cette compétition étrange dont j'avais moi seule établi les bases avec mon frère.

Ce petit homme m'a donné une série de bisous, de câlins et il m'a dit que oui, il aiderait X-Boy à apprendre à parler. Il a dit, de sa petite voix douce et dans des mots très articulés, qu'il avait hâte de jouer avec X-Boy et de revoir X-Man. Qu'il avait hâte aussi, de voir le nez de sa petite soeur à naître dans les prochains jours.

Et moi, j'ai hâte de retourner le voir, ce petit homme-araignée-amateur-d'automobiles-et-de-légumes-crus (faut le voir manger des tomates cerise comme des bonbons!). J'ai hâte de rencontrer sa soeur et de lui donner un petit bisou de bienvenue sur la planète des supers héros...

J'ai hâte de montrer à X-Boy que j'ai compris que l'amour que j'ai pour lui est disponible pour les autres. Hâte qu'il constate que sa mère a grandi elle aussi (même si physiquement parlant, ce n'est pas concluant!) et qu'elle est aussi une matante-folle...

Qu'elle a compris que c'était ainsi que ça devait se passer... que la patience vaut son lot d'efforts...

Et que la différence, elle est vraiment dans nos têtes d'adultes.

Et sûrement pas dans celles de nos enfants.

2 commentaires:

  1. Tu viens de te faire le plus beau des cadeaux, celui d'aimer un enfant autant que le tien, mais sans avoir les responsabilités qui viennent avec! Bon marrainage, c'est une belle aventure folle et gâteau qui commence!

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