jeudi 6 mai 2010

Le réveil...

Comme ça m'a fait un bien INTENSE de rapatrier mes souvenirs en placottage virtuel (et pourtant bien concret), je poursuis.

Vous avez encore des mouchoirs? (Paraît que je soutire des larmes. Meuuuuh voyons.)

6 Mai 2009

Quand on se réveille à la maison et que le bambin n'est pas là, c'est très étrange. Voire rarissime. Voire inexplicable, d'habitude, ce sont les parents qui sortent, tsss.

Quand je me suis réveillée ce matin-là, aux côtés de X-Man et qu'il m'a regardé avec les yeux remplis de questions, je me suis souvenue. X-Boy est aux soins intensifs. Ah, tiens, se serait-il fait opérer, finalement?

En moins de deux minutes, nous étions debout à tourner en rond. Une petite visite dans la chambre vide de X-Boy, et j'ai recommencé à pleurer. Je m'étais endormie dans une flaque de larmes et ça ne me quitterait pas de sitôt, cette envie de ressembler à un chou-fleur rouge.

- Tu appelles ou j'appelle?, dixit X-Man, complètement nerveux.

Car il faut savoir que lorque le petit est aux soins intensifs, il ne sert à rien de dormir à l'hôpital. Pas de chambre de toute façon et entre vous et moi, les chaises de plastique, c'est pas ergo pantoute. Ainsi, on nous avait rassuré en nous disant que nous pouvions téléphoner pour prendre des nouvelles N'IMPORTE QUAND et le nombre de fois désirés. Sauf qu'en pleine nuit, c'est trop facile de faire l'hystérique au téléphone, alors j'avais attendu le petit matin. Petit petit matin, oui, vers les 5h00, ça se bousculait dans nos têtes de parents traumatisés.

Il faut que je précise que lorsque nous avions enfin pu "voir" X-Boy aux soins intensifs, ce n'était pas "beau à voir", pour utiliser un cliché d'expression. X-Boy était attaché dans un lit surélevé, la tête dans un casque de plâtre qui lui donnait l'air d'un Oralien (une émission que les 40 ans et plus connaissent, dans mon cas, c'est ma culture générale!) et il avait les yeux tellement enflés que sur le coup, j'ai demandé: Euh, ils sont où?

Et là, j'ai vu deux espèces de boursoufflures (à ce stade-là, ça n'a plus de nom!) qui lui servaient de paupières. Incroyable et surtout, on ne s'imagine pas que des paupières peuvent enfler ainsi. Même après avoir pleuré 1035235 heures (je suis une pro), je n'ai jamais eu l'air de "ça". Évidemment, j'ai éclaté en sanglots en voyant X-Boy ainsi prisonnier de tous les fils, tubes, plâtres et douleurs évidentes et X-Man aussi. Les infirmières à la voix douce n'ont dit mot et nous ont laissé prendre les mains frêles de X-Boy, qui, de toute évidence, nageait dans une mer imaginaire remplie de patates douces... la drogue dure peut avoir cet effet.

Comme les visites aux soins intensifs doivent être très brèves, nous étions partis le coeur lourd comme une tonne de camions-citernes et nous étions revenus à la maison.

Ainsi, rendus au matin, c'était l'heure de téléphoner pour prendre des nouvelles. Allez savoir, je tremblais tellement que j'étais incapable de composer le numéro. "S'il fallait qu'il se soit passé quelque chose?" Mais non, on nous aurait téléphoné. Tout va bien donc.

-Tu veux bien téléphoner, X-Man? Pas capable, dis-je entre 5697 larmes.

Et il a téléphoné. Il est brave, mon amoureux. Merci.

Tout allait bien, X-Boy serait transféré dans une chambre à l'étage dans quelques heures. N'arrivez pas tout de suite, c'est inutile.

QUOI? Encore des heures à tourner en rond? C'est ça qui est insupportable dans cette situation, L'ATTENTE. Ça me donnait la nausée.

Ainsi, après avoir rempli à nouveau mon oreiller de larmes (allez savoir, quand j'ai su que tout allait bien, j'ai craqué), nous sommes repartis à l'hôpital. On avait une passe de sationnement, quel privilège.

Arrivés à la nouvelle chambre, X-Boy n'était pas là. On ne fait pas ça à des parents, c'est l'angoisse totale. Quelques secondes plus tard, on a su que le transfert avait été retardé à cause d'une urgence pour un autre patient. Insupportable, l'attente, dis-je-je.

X-Boy est ensuite arrivé dans son lit roulant, bien conduit par deux infirmiers-sourires. Il avait les yeux encore plus boursoufflés que la veille, je n'étais plus en liste pour gagner cette compétition. La chirurgienne est passée avec son équipe d'internes et elle nous a rassuré. Tout allait bien, l'enflure était, oui, très impressionnante, mais dès qu'on lui enlèverait le casque de plâtre, tout irait bien.

Je ne sais plus ce que nous avons fait pendant cette journée. Ah oui, j'avais acheté un recueil de mots croisés. Et j'avais trouvé le moyen de faire une blague à X-Man. Pendant qu'il était parti chercher un 987e café, j'avais copié les réponses de la page couverture dans la page où se trouvait la même grille. Hahaha, je me marrais toute seule. En 5 minutes, une grille complète. J'étais un génie! X-Man n'a même pas remarqué le subterfuge. Il a dit: "Wow, t'es rapide!" et il a bu son café. J'ai ri et je lui ai expliqué mon jeu. Il a souri. On fait ce qu'on peut, hein.

X-Boy a ensuite commencé à vomir. Pourtant, il ne mangeait que du soluté, source impressionnante de survie liquide. Les infirmières ont accouru, la chirurgienne a été "beepée". Quand elle est arrivée dans la chambre, elle a constaté que X-Boy réagissait fortement au Démérol et à la codéïne. "Qui lui a administré ça sans mon consentement?", a-t-elle exigé. "X-Boy ne DOIT PAS PLEURER, enfin le moins possible, ses yeux DOIVENT désenfler. JE veux un rapport tout de suite. Et ce sera du Tylenol aux 4 heures RIEN d'autre.". Compris? Oui, Madame... on s'est tous sentis tellement petits lorsqu'elle a quitté la chambre. Elle soupçonnait que X-Boy avait une intolérance et elle n'avait pas donné son accord. Ouch.

X-Boy a cessé de vomir et a accepté son liquide rouge. Mmm, du médicament aux cerises. (Toute mon admiration va à mon fils qui a passé au travers d'une douleur tout à fait insupportable (faites-vous ouvrir le crâne!) avec seulement ça! Du Tylenol??? Oui.)

Pour le cajoler, il fallait faire attention aux fils qui le reliaient à tous les appareils. Et surtout, à sa tête, qu'il fallait toujours maintenir vu sa lourdeur. Et il fallait beaucoup lui parler, à X-Boy. Le caresser doucement, lui chanter des chansons, lui dire ce qui se passait. Car il ne pouvait pas ouvrir les yeux, reconnaître le visage de ses parents. Rien que d'y penser, j'ai encore la gorge nouée.

Rendu au soir, la chirurgienne a enlevé le casque de plâtre pour lui installer un filet "stabilisateur" et on a vu la cicatrice. Cette dernière reliait une oreille à l'autre, en faisant une belle ligne droite sur le dessus du crâne. X-Boy n'avait plus sa bosse au front, c'était troublant. Et l'enflure demeurait trop impressionnante.

Ce qui amena le constat suivant de la chirurgienne:

"C'est trop enflé, je n'aime pas ça."

Quand l'experte en la question "n'aime pas quelque chose", ce n'est pas bon signe. Bons parents que nous sommes, nous avons lâché nos larmes aux trousses de nos angoisses. Elle nous a souri (elle sourit toujours, elle aussi) et nous a dit de retourner à la maison. Que nos larmes, notre stress et nos voix enrouées n'aideraient en rien à la guérison de X-Boy.

- Mais non! On ne peut pas le laisser ainsi! Il a besoin de nous! C'est pas correct, qu'est-ce que les gens vont dire! On n'a pas le choix de rester. C'est notre enfant. Voyons, c'est pas possible, on va se ressaisir. On est fort, on est capable. On ne veut pas partir!

- JE vous demande de partir. C'est un conseil et presque un ordre. X-Boy a besoin de ses parents en forme. Vous allez prendre des gros Advil et vous allez dormir une nuit complète. On se revoit demain. Je serai ici toute la nuit, je le garde à l'oeil.

Je ne sais pas comment X-Man a pu conduire la voiture. Ni comment nous avons pu survivre à ça. Nous nous sommes échoués sur le lit, serrés l'un contre l'autre, à pleurer sans arrêt. Puis après avoir asséché nos réservoirs, nous nous sommes ressaisis. "On pleure comme s'il était mort! Franchement! Il est en vie!!!" Ce constat nous a permis de dormir. Les 2 Advil aussi dans mon cas.

Quand nous sommes retournés à la chambre le lendemain matin, la tête de X-Boy n'avait toujours pas désenflée, mais elle n'avait pas grossi non plus. La chirurgienne a dit que ses inquiétudes étaient tombées et que d'ici 2 jours, il ouvrirait les yeux.

2 jours à bercer et à décrire le monde à X-Boy.

Et quand il a enfin ouvert les yeux, X-Man a lâché un de ces énormes cris de stupeur!!!! Et X-Boy a éclaté en sanglots tellement il a eu peur!

De mon côté, j'ai ri à n'en plus finir. Quel retour à la vie brutal! Hahaha.

X-Boy a reconnu le rire de sa folle de mère.

Nous étions à nouveau dans nos culottes de Superhéros.

Prêts à revenir à la base dans 7 jours.

Même X-Chaîne, même X-poste.

1 commentaire:

  1. X-Boy est mon héros!
    Il est tellement merveilleux et fort!!!!!!

    Halak est une couille molle à côté de lui!

    RépondreSupprimer